L'expert - La cybercriminalité en 11 fiches et plans d'actions - 1re - 11

Introduction
La période du Covid-19, bien qu'inhabituelle sur de nombreux aspects, ne l'a pas été
pour ce qui concerne la cybercriminalité. En effet, une recrudescence des escroqueries via
internet et les applications a été rapidement constatée, témoignant du fait que les cybercriminels sont agiles, rapides et efficaces.
Ce triste constat est le reflet de la montée en puissance de la cybercriminalité, qui peut être
définie comme l'ensemble des actes contrevenants aux traités internationaux ou aux lois
nationales, utilisant les réseaux ou les systèmes d'information comme moyens de réalisation
d'un délit ou d'un crime, ou les ayant pour cible.
L'imagination des cybercriminels est sans limite, ainsi que leur savoir--faire malveillant.
Ainsi, l'année 2019 fut notamment une année faste pour le ransomware, également connu
sous le nom de « rançongiciel », consistant en un code malveillant empêchant la victime
d'accéder au contenu de ses fichiers afin de lui extorquer de l'argent.
Les victimes sont des entreprises privées ou publiques, mais également des collectivités,
comme en témoigne la cyberattaque contre la municipalité de Baltimore aux États--Unis ou
dans une moindre mesure celle contre l'agglomération Grand Cognac. Plus récemment, le
14 mars 2020, la métropole Aix--Marseille a été victime d'une cyberattaque dans le contexte
du premier tour des élections municipales.
Dans son rapport « État de la menace rançongiciel à l'encontre des entreprises et institutions1 » publié début février 2020, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes
d'information (ANSSI) a établi un état global de la menace, prenant en compte les différentes typologies d'attaques, le profil des victimes, les coûts et les effets latents de ces
attaques.
Il ressort de cette analyse que les attaques informatiques non ciblées (prenant généralement la forme d'envois massifs de courriels comportant une pièce jointe infectée) restent
majoritaires et touchent des entreprises disposant de peu de protections informatiques
(essentiellement des professionnels libéraux et des TPE/PME) et d'une faible sensibilisation
aux risques cyber.
Toutefois, selon le rapport, une nouvelle tendance plus lucrative se dégage depuis 2018 :
les attaques informatiques ciblées. Les pirates réunissent d'abord des informations sur
leurs cibles (ressources financières, niveau de sécurité informatique, présence de fichiers
importants voire confidentiels), puis contaminent le réseau informatique des sites de production, du siège, etc. Les coûts pour l'organisme attaqué sont multiples : immobilisation des
équipes, baisse de productivité, perte de revenus, remplacement du matériel informatique
contaminé le cas échéant, diminution de la confiance des clients et fournisseurs, ce à quoi
peut s'ajouter le montant de la rançon, qui ne garantit pourtant nullement la récupération
des données ou la restauration de l'accès au système d'information.
À titre d'illustration, la société Altran a été victime d'une attaque par ransomware en
janvier 2019. Les cyberattaquants auraient pu accéder au système d'information d'Altran en
passant par une application web utilisant un mot de passe d'accès par défaut et présentant
donc un niveau de sécurité faible.

1. https://www.cert.ssi.gouv.fr/uploads/CERTFR-2020-CTI-001.pdf.

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https://www.cert.ssi.gouv.fr/uploads/CERTFR-2020-CTI-001.pdf
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