L'expert - La cybercriminalité en 11 fiches et plans d'actions - 1re - 225

Plan d'action 1. Anticiper et se protéger en amont

I.	

Anticiper la faille humaine : la sensibilisation,
l'information et la formation des collaborateurs,
ainsi que la formalisation des mesures mises en œuvre

Comme le souligne Alice Cherif, vice--procureur, chef de section pôle cybercriminalité « à
l'origine de toutes ces affaires, quels que soient les outils de cybersécurité que vous mettrez
en place, vous trouverez toujours une faille humaine. Il y aura toujours quelqu'un pour
cliquer sur le lien ou la pièce jointe qu'il ne faut pas, et c'est déjà trop tard... »2.
L'ANSSI, dans son guide d'hygiène informatique, rappelle effectivement que « la messagerie
est le principal vecteur d'infection du poste de travail, qu'il s'agisse de l'ouverture de pièces
jointes contenant un code malveillant ou du clic malencontreux sur un lien redirigeant
vers un site lui--même malveillant ».
La sensibilisation, l'information et la formation des collaborateurs sont ainsi des maillons
clés de la chaîne de protection.
Une telle sensibilisation passe par la diffusion d'outils de communication sur les pratiques
des cybercriminels et sur les règles à respecter pour éviter que l'entreprise n'en soit
victime.
Ces outils3 devront être clairs, simples et efficaces et rappeler qu'il faut s'interroger sur
l'origine d'une demande de virement ou d'un e--mail, être vigilant sur la source, sur l'orthographe et le niveau de langage utilisé dans l'e--mail, sur la pertinence des informations
demandées, sur les liens présents. Ils souligneront également qu'il est sécurisant de contacter
par un autre biais la personne ou l'organisme ayant supposément envoyé l'e--mail.
L'ANSSI recommande à toute personne, lorsqu'elle reçoit un e--mail, de prendre les précautions suivantes :
« - vérifiez la cohérence entre l'expéditeur présumé et le contenu du message et vérifier
son identité. En cas de doute, ne pas hésiter à contacter directement l'émetteur du mail ;
- n'ouvrez pas les pièces jointes provenant de destinataires inconnus ou dont le titre ou
le format paraissent incohérents avec les fichiers que vous envoient habituellement vos
contacts ;
- si des liens figurent dans un courriel, passez votre souris dessus avant de cliquer. L'adresse
complète du site s'affichera dans la barre d'état du navigateur située en bas à gauche de
la fenêtre (à condition de l'avoir préalablement activée). Vous pourrez ainsi en vérifier
la cohérence ;
- ne répondez jamais par courriel à une demande d'informations personnelles ou confidentielles (ex : code confidentiel et numéro de votre carte bancaire). En effet, des courriels
circulent aux couleurs d'institutions comme les Impôts pour récupérer vos données. Il
s'agit d'attaques par hameçonnage ou " phishing "  ;
- n'ouvrez pas et ne relayez pas de messages de types chaînes de lettre, appels à la solidarité, alertes virales, etc. ;

2.  Disponible sur  : https://www.lefigaro.fr/actualite--f rance/trafics--c hantage--e spionnage--l es--c yber
--juges--contre--le--darkweb-20200224.
3. Sur ce point le lecteur est invité à prendre connaissance des différents conseils délivrés par la CNIL, la
police nationale ou par le ministère de l'Économie et des Finances. Nous recommandons également au lecteur
de prendre connaissance du guide édité par la Fédération française bancaire en collaboration avec la Police
judiciaire recensant les neuf réflexes de sécurité à maîtriser.

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