Bibliothèque de finances publiques et fiscalité - Tome 72 - Le Ministre des finances sous la Ve République - 66

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LE MINISTRE DES FINANCES SOUS LA Ve RÉPUBLIQUE

des Finances, dirigé par un ministre des Finances aux compétences étendues. Dès
lors, le ministère des Finances s'installa rue de Rivoli, dans les murs du palais du
Louvre, où tous les services se trouvèrent également unifiés. Sous la Restauration
et la Monarchie de Juillet, les pouvoirs du ministre des Finances crûrent progressivement en raison de la nécessité de se doter d'un appareil financier performant.  Ce pouvoir grandissant se concrétisa notamment vis-à-vis des ministres
dits « dépensiers », qui furent alors contraints au respect de la loi de budget, ainsi
qu'à l'obligation de rendre compte de leurs dépenses. Le ministère des Finances et
son ministre gagnèrent alors progressivement en influence, d'autant plus qu'ils
purent s'appuyer sur la Cour des comptes à partir de 180782, et sur la Caisse des
dépôts et consignations à partir de 181683.
Ces trente-quatre ans d'histoire furent marqués par l'alternance de nombreuses personnalités au poste de ministre des Finances (et au poste de soussecrétaire d'État aux Finances à deux reprises). Dans ces circonstances, il y eut
dix-sept ministres différents84, certains l'ayant été à plusieurs reprises.
96.  Un ministre maître des recettes et régulateur des dépenses. Avec la Restauration, le ministre des Finances fut le chef des administrations financières, et
notamment de celles chargées de réaliser les recettes publiques85. Ainsi, son autorité hiérarchique commença à croître de manière considérable. Le comte de
-Villèle, ministre des Finances de 1821 à 1828, profita de la tendance de l'époque
82. A.-P. de Mirimonde, La Cour des comptes, Paris, Sirey, 1947, p. 40.
83. Caisse des dépôts et consignations (Dir.), Traité des consignations en France, Paris, LGDJ,
1998, p. VII.
84. Voir en ce sens : G.  Antonetti, Les ministres des Finances de la Révolution française au
Second Empire. Dictionnaire biographique 1814 - 1848, Tome  II, Paris, Comité pour l'histoire
économique et financière de la France, 2007, 619 p. Les dix-sept ministres des Finances de 1814 à 1848
furent :
Dominique Louis : commissaire aux Finances du 3  avril au 13  mai 1814, et du 30  juillet au
11 août 1830, et ministre des Finances du 13 mai 1814 au 20 mars 1815, du 9 juillet au 26 septembre
1815, du 29 décembre 1818 au 19 novembre 1819, du 11 août au 28 octobre 1830, et du 13 mars 1831
au 11 octobre 1832 ;
Louis Corvetto : ministre des Finances du 26 septembre 1815 au 7 décembre 1818 ;
François Roullet de La Bouillerie : sous-secrétaire d'État des Finances du 9  mai 1816 au
29 décembre 1818 ;
Antoine Roy : ministre des Finances du 8 décembre au 29 décembre 1818, du 19 novembre 1819
au 14 décembre 1821, et du 4 janvier 1828 au 8 août 1829 ;
Joseph de Villèle : ministre des Finances du 14 décembre 1821 au 3 janvier 1828 ;
Christophe de Chabrol de Croussol : ministre des Finances du 8 août 1829 au 18 mai 1830 ;
Guillaume Baron de Montbel : ministre des Finances du 19 mai au 29 juillet 1830 ;
Jacques Laffitte : ministre des Finances du 2 novembre 1830 au 13 mars 1831 ;
Adolphe Thiers : sous-secrétaire d'État aux Finances du 4 novembre 1830 au 13 mars 1831 ;
Jean-Georges Humann : ministre des Finances du 11 octobre 1832 au 10 novembre 1834, du
18 novembre 1834 au 18 janvier 1836 et du 29 octobre 1840 au 25 avril 1842 ;
Hippolyte Passy : ministre des Finances du 10 au 13 novembre 1834, du 12 mai 1839 au 1er mars
1840, et du 20 décembre 1848 au 31 octobre 1849 ;
Apollinaire d'Argout : ministre des Finances du 18 janvier au 6 septembre 1836 ;
Tanneguy Duchâtel : ministre des Finances du 6 septembre 1836 au 15 avril 1837 ;
Jean-Pierre-Joseph Lacave-Laplagne : ministre des Finances du 15 avril 1837 au 9 mars 1839,
et du 25 avril 1842 au 9 mai 1847 ;
Jean-Élie Gautier : ministre des Finances du 31 mars au 12 mai 1839 ;
Claramond Pelet de La Lozère : ministre des Finances du 1er mars au 21 octobre 1840 ;
Sylvain Dumon : ministre des Finances du 9 mai 1847 au 23 février 1848.
85. Voir en ce sens : P. Mallez, La restauration des finances françaises après 1814, Thèse pour le
doctorat, dactyl., Paris, 1927, 294 p.

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