CONCLUSION DU CHAPITRE 1 380. Les associés qui créent une société en nom collectif ont à l'esprit qu'elle doit finir à un terme plus ou moins proche. Les causes de la dissolution sont variées mais sont très largement liées à son caractère de société de personnes. Elle est par essence mortelle. Si la disparition d'un associé peut l'ébranler sans l'anéantir, elle est plus gravement atteinte lorsque la désunion des associés lui fait perdre sa raison d'être. Elle l'est aussi lorsqu'un associé commet des erreurs qui remettent en cause la confiance qui lui a été accordée. Elle l'est plus encore, si par ses fautes ou ses négligences l'associé en vient à transgresser l'acte de société. Ces constatations conduisent également à réfléchir à l'impact économique d'une incompétence ou de mauvaises affaires entraînant la chute de la société. Elle n'est pas nécessairement le fait d'un seul mais peut être le résultat d'une gestion inadéquate. Des causes, viennent se déduire les effets. Les modes de dissolution s'appuient sur un formalisme de même nature à celui de l'acte ayant servi à fonder la société. C'est un acte écrit qui s'accompagne d'une information donnée aux tiers sur la fin de la société. Il répond à cet égard aux dispositions contenues dans l'ordonnance du commerce et aux intérêts des associés en nom collectif dont les engagements solidaires vont s'éteindre. Ce sont ces mêmes intérêts qui vont conduire les associés à chercher un accord amiable avec le recours à des arbitres afin d'éviter que cette dissolution ne devienne une pierre d'achoppement entre eux avec des conséquences lourdes pour chacun. La dissolution a été voulue par les associés pour des raisons qui la justifient à leurs yeux, elle doit être réalisée promptement et sans encombre, au risque autrement de perdre tout son sens. Les étapes qui vont conduire à mettre en application la décision qui a été prise peuvent être successives ou concomitantes. Selon que les sociétés utilisent régulièrement ou non leurs données comptables dans leur gestion, leur connaissance de leurs propres affaires ne sera pas identique. Un inventaire précis et exact reste en tout état de cause indispensable pour préparer la liquidation. Celle-ci permet de tirer des chiffres de l'actif et du passif la réalité de la situation financière de la société. Le résultat obtenu donne ce qui reste à partager : des pertes ou des gains. Le partage est alors du seul ressort des associés. Il a ses règles fixées le plus souvent par les actes de société. Il n'est pas sans difficultés dès lors que l'enjeu est important pour chacun et que les convoitises n'en sont pas absentes. Le partage fait, la société dissoute, il reste encore d'éventuelles séquelles du passé qu'il appartiendra aux anciens associés de traiter dans le temps. 978-2-275-08824-2__DOCFILE__4e_couverture.indd 351 16/12/2020 11:58:43