2960351E-01_le-fait-creation-droit-auteur_corpus Page 255 CONCLUSION DU CHAPITRE 340. Rôle de l'agent - Dans la « réalisation », l'agent détient un savoir-faire qui doit permettre la meilleure ressemblance possible entre la « forme intérieure » à l'esprit de l'« auteur » et la « forme d'expression ». Il a pu être considéré que le caractère personnel de l'objet produit résultait de la maîtrise particulière à chaque artisan dans l'exercice de son savoir-faire. Ce serait de la manière (la maniera) de l'« auteur » que résulterait, au moins en partie, l'« empreinte de la personnalité ». La question trouve un écho particulier lorsque la « réalisation » d'une « conception » est déléguée à autrui. Il semble pourtant, à ce sujet, que la loi de 1957 ait opté pour une distinction forte entre « cause finale » et « cause motrice ». Si le doute semblait encore permis après l'affaire Renoir contre Guino (où ce dernier avait obtenu la qualité de « coauteur » pour ne s'être pas comporté comme un pur agent) la récente affaire Braque offre une solution qui admet la pure neutralité de l'agent (même humain) dans la « réalisation » d'une « œuvre de l'esprit ». À défaut de liberté exercée (ou plutôt de la preuve de son exercice), l'action de l'agent demeure limitée à la « cause motrice » : il est prisonnier entre la « cause principale » (comme agent du mouvement) et la « cause instrumentale » (comme moyen de production). Black 978-2-275-08825-9__DOCFILE__corpus.indd 239 16/12/2020 09:38:47