conclusion du titre 487. la substantialisation de l'ordre sociétaire se fait donc bien par le biais de l'entreprise. C'est fondamentalement parce que l'entreprise est vue comme une réalité alors que la société perçue comme une fiction que le concept d'entreprise gagne du terrain dans l'Ordre sociétaire. Celui-ci est donc maintenant beaucoup plus relié à l'activité que la société déploiera. Pour prendre une métaphore mécanique, auparavant l'Ordre sociétaire ne se préoccupait que de construire une machine qui serait soumise à des droits extérieurs se chargeant de la sanctionner en cas d'utilisation dangereuse. Dorénavant, on veut que la machine construite soit en adéquation a priori avec une bonne utilisation de celle-ci : en renforçant le contrôle sur les conducteurs par le biais de la gouvernance par exemple, ou encore en vérifiant que ses acheteurs aient des objectifs louables. En somme, il s'agit d'un processus d'internalisation de la règle. Cette vision n'était pas nouvelle mais butait traditionnellement sur la difficulté qu'il y a à appréhender le concept d'entreprise par la technique juridique. Cette difficulté n'a pas disparu et ce concept est toujours malaisé à manier et représente un certain danger pour la sécurité juridique. Il fera souvent l'objet d'une appréciation éminemment substantielle, se laissant instrumentaliser par les considérations de police économiques propres à l'époque. Ces considérations sont, à l'heure actuelle, tournées vers des finalités sociétales et environnementales. Cela est éminemment louable, mais il faut garder à l'esprit qu'à l'heure actuelle ce changement de finalité se fait au prix d'une certaine rigueur juridique et d'une certaine prévisibilité.