PARTIE 2 - LES DROITS POLITIQUES n'encadre les usagers des réseaux sociaux ; internet est une agora sans règle. Souhaitant prolonger et généraliser les modalités de participation des citoyens à la prise de décision publique, le groupe de travail de députés « Démocratie numérique et nouvelles formes de participation citoyenne » a formulé, en décembre 2017, des propositions destinées à rendre possible la participation citoyenne. Son rapport - produit à la demande du président de l'Assemblée nationale dans le cadre de la contribution du Parlement aux réformes constitutionnelles pour la période 2017-2022 - suggère de compléter l'article 1er de la Constitution de 1958 par l'alinéa suivant : « La loi garantit la participation des citoyens à l'édiction des normes publiques et à l'élaboration des politiques publiques ». Il plaide pour l'inscription d'un droit de pétition des citoyens auprès des assemblées parlementaires, d'un ordre du jour législatif mis en place à la demande des citoyens et d'une refonte du référendum d'initiative partagée (art. 11). Ces réflexions visent à canaliser le phénomène internet en conservant une logique verticale du rapport politique (l'exercice du pouvoir suppose un mouvement descendant des représentants vers les gouvernés). L'enjeu est de taille : d'aucuns constatent les effets pervers des réseaux sociaux qui nivellent le statut des acteurs (« l'internaute citoyen » est placé au même niveau que « l'internaute gouvernant ») et permettent à chacun d'exprimer une opinion en public. Ce mouvement de réflexions provoqué par le tournant numérique de nos sociétés pose la question récurrente (en démocratie) de « la faible compétence politique des citoyens ordinaires » (Loïc Blondiaux). 245