La justice en voie de déshumanisation représentatif des différentes configurations géographiques », a-t-elle expliqué. « Derrière ces cours d'appel, il y a aussi des professionnels du droit dont les conditions d'exercice seront bouleversées (...). Cette instabilité juridique me paraît extrêmement néfaste et témoigner d'un certain mépris pour la réalité vécue par tous ceux qui gravitent autour de l'institution judiciaire », objecte sans succès le député LR Antoine Savignat. Jérôme Gavaudan, président de la Conférence des Bâtonniers ne décolère pas. « On a commencé par nous tenir à l'écart de la réforme, puis à compter d'avril dernier nous avons pu entamer un dialogue avec la Chancellerie. Parmi les rares éléments de satisfaction, nous avions obtenu l'assurance que la spécialisation des cours d'appel n'était qu'expérimentale et limitée à deux régions. Or voici que tout est détricoté devant la Commission des lois et qu'on passe d'une simple expérimentation à quelque chose qui ressemble à un début de réforme de la carte judiciaire. C'est inacceptable ». Il n'est pas le seul en colère. Les bâtonniers commencent à envisager de lancer une nouvelle grève nationale14. On ne lâche rien Sept jours plus tard a lieu une nouvelle journée Justice morte. Nous sommes le 22 novembre 2018. Plus de 150 barreaux sur un total de 164 se sont mobilisés. Les diverses actions menées - souvent des demandes de renvoi systématiques - ont reçu 14. « Réforme de la justice : un sous-amendement met le feu aux poudres », Gaz. Pal., 21 nov. 2018. 116