L'inquiétante souffrance psychologique des professions de justice est de... 1 100 €. Officiellement, il s'agit aussi de juger plus vite les crimes « moins graves » et d'éviter la correctionnalisation des viols. Une autre disposition a fait bondir les avocats. Le projet prévoit en effet de supprimer les crédits de réduction de peine. Les personnes condamnées bénéficient automatiquement de ces mesures, qui leur sont retirées en cas de mauvaise conduite. L'idée consiste à inverser la règle : les réductions devront à l'avenir être accordées par un juge. Une mesure purement populiste, accusent ses anciens confrères qui ne comprennent pas comment un homme qui a son parcours peut porter une telle réforme. « Éric DupondMoretti est resté avocat. Mais il a changé de client » analysait le chroniqueur judiciaire Matthieu Delahousse sur le plateau de France Info le 14 avril 2021. Sa nouvelle cliente, précise-t-il, c'est la République. On serait tenté de dire, c'est aussi Emmanuel Macron. Au fil des mois, on a compris que la mission d'Éric Dupond-Moretti consistait non seulement à remplir les fonctions de garde des Sceaux, mais aussi à barrer la route à Marine Le Pen lors des présidentielles de 2022. Ce qu'il s'emploie à faire d'ailleurs méthodiquement sur les réseaux sociaux à chaque fois qu'il peut contredire la patronne du Rassemblement national. On comprend mieux dès lors la mesure sur les crédits de peine automatiques et plus généralement la façon dont il s'est totalement émancipé des convictions qu'il professait quand il était avocat... Certains affirment qu'il envisage une carrière politique. 153