Chapitre 3 De l'atomisation de l'audience à sa disparition « Une technique ce n'est jamais seulement une technique, c'est aussi une pensée sur la vie. Je ne crains pas la mort. Je crains la vie immatérielle qui est pire que la mort et qui dure bien plus longtemps ». Christian BOBIN Un jour de 1998, l'audience a reçu un coup mortel. Mais cela s'est produit dans le silence, de sorte que nul ne s'en est aperçu. On pensait alors avoir fait un pas vers la modernité. En réalité, on venait d'infliger à ce fondement de la justice une irréparable fêlure. Un peu comme dans le poème de Sully Prudhomme intitulé Le vase brisé : « Le vase où meurt cette verveine D'un coup d'éventail fut fêlé ; Le coup dut l'effleurer à peine : Aucun bruit ne l'a révélé. 163