La justice en voie de déshumanisation ne pas dire mépris. C'est donc une personnalité politique d'envergure nationale et ayant l'oreille du président qu'il faut. Ce que n'est pas la nouvelle ministre. Or, elle doit mener une réforme très ambitieuse. Le président de la République en effet a décidé de tout revoir : la procédure civile, la procédure pénale, le sens de la peine, l'organisation judiciaire et la transformation numérique. Le chantier est immense et le président, on commence à le découvrir alors, est un homme pressé. Moins de six mois après l'élection de la nouvelle majorité, voici que le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre de la Justice Nicole Belloubet choisissent d'annoncer la réforme à Nantes le 6 octobre et présentent les cinq chantiers de la justice dans le prolongement du Conseil des ministres qui s'est tenu le mercredi précédent. Les travaux de réflexion sont confiés à cinq groupes composés d'universitaires, de magistrats et d'avocats. Leurs conclusions sont attendues pour le 15 janvier suivant. Cinq chantiers pour réformer en profondeur la Justice S'il faut aller vite, c'est parce que les réformes les plus importantes doivent toujours politiquement être amorcées en début de mandat. C'est aussi parce que l'indispensable loi de programmation budgétaire sur cinq ans qui promet de revaloriser ses crédits de façon significative doit être adoptée le plus tôt possible. La priorité annoncée à l'époque porte sur la transformation numérique. Pour la 88