Hors collection - Financement de la santé et de l'éducation dans un monde en mutation - 31

Abdelmounim Belalia
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du développement fondée sur les droits de l'homme dont le cadre de référence
est basé sur quatre piliers selon l'OMS : Disponibilité, Accessibilité, Acceptabilité,
Qualité. Ce cadre qui a également été proposé comme point de départ de l'analyse
fondée sur les droits de l'homme peut également être très utile pour déterminer le
seuil minimal de prestations et définir les droits correspondants.
En matière de planification, le Schéma régional de l'offre de soin comme
concept adopté aussi bien en France qu'au Maroc permet d'assurer l'adéquation
entre les besoins locaux en matière de services de santé et les prestations à dispenser
dans un territoire donné.
Toutefois, force est de constater que les ressources ne sont pas extensibles par
rapport à des besoins de services de santé qui augmentent sur le plan aussi bien
qualitatif que quantitatif. Les systèmes de santé sont donc devant l'obligation
d'innover en termes de méthodes de gestion et en intégrant les technologies de l'information
tout en profitant des potentialités offertes par l'intelligence artificielle.
En effet, les technologies de la santé exercent une fascination certaine dans les
sociétés modernes. Pour le patient, elles alimentent l'espoir de souffrir moins, de
guérir le mieux et le plus rapidement possible et de retarder au maximum la fin
ultime. Pour les professionnels de la santé, elles font miroiter la possibilité d'intervenir
auprès de leurs patients de façon plus précise, plus efficace, plus rapide et
plus satisfaisante. Les technologies sont perçues comme repoussant toujours un
peu plus loin les limites d'intervention dans la lutte contre la maladie.
Pour les responsables de la santé publique, les avancées technologiques laissent
entrevoir la possibilité de faire plus et mieux avec des ressources humaines,
matérielles et financières souvent limitées. Elles sont garantes d'un dynamisme
économique et politique, ainsi que d'un positionnement national et international,
maintenant sur le territoire les ressources humaines qualifiées et par là des emplois.
Finalement, pour l'industrie biomédicale (qui inclut les fabricants de médicaments,
d'équipements et de biotechnologies), les innovations en santé sont à la
fois une raison d'être, un marché lucratif et une source de dépassement.
Pour toutes ces raisons, les innovations dans le domaine de la santé sont souvent
perçues comme un facteur de progrès social et sanitaire. Toutefois, elles sont aussi
synonymes d'augmentation des dépenses. On estime que depuis les années 1960,
70 % de l'accroissement des dépenses en santé est attribuable au développement
et à la diffusion des technologies médicales. Mais alors que les innovations sont
posées comme fortement demandées sur le plan clinique, elles deviennent problématiques
sur le plan économique.
Cela se constate plus dans un système de soin public car y donner accès requiert
un encadrement réfléchi et rationnel. Il en résulte une tendance forte et tangible

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