Hors collection - Financement de la santé et de l'éducation dans un monde en mutation - 54

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IA, couverture territoriale et rationalisation des dépenses de santé
vu enrichi par l'apport de ces professionnels, mais surtout à l'enseignement (on
en reparlera si vous voulez bien).
Ce déficit s'est encore aggravé par la « faible mise sur le marché » de nouveaux
médecins. En effet, alors qu'il est prévu depuis 2013 l'arrivée de 3 300 nouveaux
médecins par an, les facultés de médecines toutes confondues, même celles récemment
créées, n'en produisent que 2 200 par an contre 1 775 11 ans auparavant.
Lorsqu'on rapporte tous ces chiffres, le ratio des médecins au Maroc est de
7,1 médecins pour 10 000 habitants. Avec ce chiffre, le Maroc est loin de répondre
au standard de l'OMS fixé à 15,3 médecins pour 10 000 habitants. Il fait partie du
palmarès des 57 pays du monde identifiés par l'OMS comme présentant une offre
médicale insuffisante. Si l'on tient compte des médecins marocains qui exercent
ailleurs qu'au Maroc (à titre d'exemple 8 000 médecins marocains qui exercent en
France sont nés au Maroc), nous devons réfléchir à une nouvelle politique de santé
visant à intégrer les compétences médicales qui exercent actuellement à l'étranger.
Un deuxième élément important à relever est la transition démographique :
le Maroc a pendant très longtemps été connu comme étant un pays jeune. Or
aujourd'hui on assiste aussi à un vieillissement de la population ; en 2050 un
Marocain sur cinq aura plus de 60 ans.
Ce vieillissement concerne aussi la population médicale. La dernière enquête
du ministère de la Santé a montré que 15 % des médecins du public sont dans la
tranche d'âge de 51 à 55 ans, 13 % ont entre 56 et 60 ans et 8 % des médecins
du public, plus de 60 ans.
Dans le privé, cette moyenne et de 5 à 10 % plus élevée que celle du secteur
public pour la simple raison que bon nombre de ces médecins ont déjà eu « une
vie dans le public » et intègrent le privé après la retraite.
La transition épidémiologique est caractérisée par un transfert de la charge
globale de la morbidité et de la mortalité dues aux maladies infectieuses qu'on
avait connues dans les années qui ont suivi l'indépendance vers les maladies non
transmissibles et les traumatismes qui représentent respectivement 57 % et 7 % de
l'ensemble des décès, ainsi que vers les maladies dites affections de longue durée
que sont les maladies cardiovasculaires, le diabète et les cancers ; s'ajoutent des
maladies émergentes en grande partie en rapport avec les changements de nos
modes de vie, telles que l'hypertension artérielle, l'obésité.
Il faut noter que la politique de santé est restée basée et concentrée sur les
maladies transmissibles à travers notamment la vaccination. Or cette politique ne
peut pas répondre aux défis actuels, surtout à l'augmentation des maladies non
transmissibles ou des maladies émergentes.
Enfin, alors que les politiques de santé au Maroc sont basées sur le seul secteur
public, nous relevons que le secteur libéral et les fondations concentrent entre 70 %
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