Hors collection - Financement de la santé et de l'éducation dans un monde en mutation - 66

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Quelle efficacité en matière de dépenses de santé ?
I - EFFICACITÉ ET SANTÉ, DES CONCEPTS IRRÉDUCTIBLES
ET INCONCILIABLES ? UN « FAIT SOCIAL »,
UNE « CONSTRUCTION SOCIALE »
QUI VARIE SELON LES CONTEXTES ET PAYS ?
La mesure de la pertinence d'une dépense, publique ou privée peut être appréhendée
de diverses manières. Ainsi, la mesure de l'efficacité conduit logiquement
à apprécier le « caractère de ce qui est efficace ; l'effet, l'action utile ; le caractère
d'une personne, d'un organisme efficace, qui produit le maximum de résultats
avec le minimum d'efforts, de moyens ; l'efficience, le rendement ». Par ailleurs,
il est possible de mobiliser l'idée d'efficience qui correspond à la « capacité d'un
individu ou d'un système de travail d'obtenir de bonnes performances dans un
type de tâche donné ; l'efficacité (...) la capacité de rendement, la performance
(dans un domaine technique) : l'efficience d'un système, d'une machine, d'une
entreprise ». On peut également utiliser la notion de qualité, soit « l'ensemble des
caractères, des propriétés qui font que quelque chose correspond bien ou mal à sa
nature, à ce qu'on en attend ; ce qui rend quelque chose supérieur à la moyenne ;
chacun des aspects positifs de quelque chose qui font qu'il correspond au mieux
à ce qu'on en attend ». Enfin, apprécier la pertinence peut conduire à mesurer
la performance, soit l'« exploit ou la réussite remarquable en un domaine quelconque
; le résultat obtenu dans un domaine précis par quelqu'un, une machine,
un véhicule ; le résultat obtenu dans l'exécution d'une tâche ».
La santé est classiquement définie de manière large, selon la définition édictée
dès 1946 par l'Organisation mondiale de la santé, elle correspond à « un état de
complet bien- être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en
une absence de maladie ou d'infirmité. » La santé est ainsi prise en compte dans
sa globalité. Elle est associée à la notion de bien- être et de qualité de vie.
La confrontation de ces notions souligne la difficulté de mesurer l'efficacité
des dépenses de santé. La notion même de santé est large, pluridimensionnelle et
délicate à apprécier intrinsèquement ou par comparaison, tant dans une perspective
individuelle que collective. Cette définition souligne, indirectement, la difficulté
insurmontable liée à la mesure de l'efficacité de l'action en matière de santé, tant
sur le plan individuel qu'à une échelle collective. Par ailleurs, les mesures de la
qualité, de l'efficacité, de l'efficience ou de la performance sont des plus délicates
en ce qu'elles reposent sur la définition d'une échelle de mesure, de valeur donc
d'une norme distinguant le bon du mauvais. Toute approche qui suscite, en santé,
débats voire polémiques.
Toutes ces approches sont donc, en matière sanitaire, des plus ardues sinon
impossibles. Elles mobilisent pourtant de nombreux chercheurs en économie,
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