Hors collection - Financement de la santé et de l'éducation dans un monde en mutation - 70

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Quelle efficacité en matière de dépenses de santé ?
III - LES APPROCHES DISPONIBLES ET RÉPANDUES DE L'EFFICACITÉ
DE LA DÉPENSE EN SANTÉ SOULIGNENT LA SUPÉRIORITÉ
DE L'INTERVENTION PUBLIQUE ET LA MISE EN PLACE
D'UN DISPOSITIF DE PILOTAGE ET DE RÉGULATION
Au premier chef, la mesure de l'efficacité en santé conduit à mobiliser des
approches comparées entre les territoires, approche qui, si elle est largement
diffusée, prête logiquement à de nombreux débats. En effet, la comparaison des
performances du Danemark ou du Luxembourg avec celles de la France doit être
prise avec beaucoup de recul : les espaces et populations couverts ne sont pas de
même nature, ni le Danemark ni le Luxembourg ne sont confrontés à la spécificité
des situations identifiées en outre- mer.
Le champ de la santé est une autre des victimes collatérales d'une culture de
plus en plus poussée du chiffre, de la comparaison et du classement. Ainsi, la seule
comparaison de l'efficacité d'une stratégie nationale en santé par l'espérance de
vie est certes éclairante mais aussi partielle : l'espérance de vie ne résulte en effet
pas de la seule action en santé ou de la dépense - publique ou privée - en santé
mais de très nombreuses autres dimensions (conditions et niveaux de vie, facteurs
environnementaux au sens large...). Pour autant, cette approche simplificatrice
est souvent privilégiée. Ainsi, les différents indices de prospérité qui cherchent à
mesurer une situation nationale sans se limiter à la seule croissance économique
ou au niveau de vie intègrent fréquemment dans leurs mesures composites cette
dimension. Tel est le cas du Legatum Index qui, en 2019, considère que la France
se situe au 23e
rang mondial pour ses performances globales et au 16e
et au 110e
rang en ce
qui concerne le champ de la santé ; le Maroc se situe pour sa part respectivement au
100e
rangs. L'Organisation mondiale de la santé a proposé un classement
en 2000 dans lequel la France occupait le premier rang en matière de performance
en santé, le Maroc occupant la 29e
position. Au final, l'approche comparative
entre territoires est sans nul doute pertinente mais elle ne peut constituer la seule
et unique approche. Elle constitue un angle d'analyse parmi d'autres.
L'analyse de l'efficacité de la dépense de santé est cependant indispensable sur
le plan interne, en particulier dans les pays qui ont opté pour une large intervention
publique en santé et un haut niveau de socialisation du risque de maladie.
La France a ainsi développé de longue date une analyse de son système de santé
via les « comptes de la santé » produits annuellement par le ministère en charge de
la santé mais aussi via les annexes aux lois de financement de la sécurité sociale.
Des évaluations, très centrées sur les questions budgétaires et financières, sont
également jointes aux lois financières tant au Royaume Uni qu'en République
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