Hors collection - 150 ans de la faculté de droit de Bordeaux, quel héritage doctrinal ? - 69

Aurélie Bergeaud- Wetterwald et Évelyne Bonis
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historique et critique qu'il a soutenue en 1912 et qui lui valut le premier prix et la
médaille d'or du concours des thèses de cette année- là9
. Après ce premier grade
de docteur en droit, mention sciences juridiques, il soutient en 1914 une seconde
thèse en droit, mention sciences politiques et économiques rédigée à la suite d'un
séjour d'étude en Allemagne et portant sur La question du fideicommis en Prusse10
.
L'intérêt qu'il porte ainsi à la procédure civile pour laquelle rien a priori ne
le destinait, doit beaucoup à la faculté de droit de Bordeaux. Il y côtoie en effet
le doyen Duguit qui l'incite à dévier de ses spécialités que sont le droit civil
et le droit commercial pour la procédure civile. Après sa prise de fonctions à
Bordeaux comme enseignant en 1920, il rénove la procédure civile pour en faire
une science à part entière. C'est ainsi qu'il succède à Charles Le Coq de Kerland
à la tête de la chaire de procédure civile11
. Vizioz incarne alors un changement
d'homme mais aussi et surtout une rupture avec son prédécesseur car il est animé
de la ferme volonté de proposer une nouvelle méthode. Il fait ainsi du sauvetage
de la procédure civile de la « médiocrité », sa Mission, presque son « acte de foi »
si l'on pousse, peut- être à l'extrême, les engagements de Vizioz qui était animé
par une foi extraordinairement profonde qu'il exprima notamment, durant ses
années d'études en étant l'un des animateurs les plus dynamiques de l'Association
catholique des étudiants.
Vizioz et ses écrits les plus marquants. - Si Vizioz apporte régulièrement sa
collaboration aux principales revues de son époque12
, il rédige deux articles fondateurs
qui marquèrent à tout jamais la procédure civile. Dans ses « Observations sur
l'étude de la procédure civile » publiées en 1927 à la Revue générale du droit, de la
9. La notion de quasi- contrat, étude historique et critique, thèse pour le doctorat par Henri Vizioz,
Bordeaux, imprimerie Y. Cadoret, 1912, XII, 376 p.
10. La question du fidéicommis en Prusse, thèse pour le doctorat, sciences politiques et économiques,
faculté de droit de l'université de Bordeaux, imprimerie Y. Cadoret, 1914, XVI, 261 p.
11. Charles Le Coq de Kerland enseigna la procédure civile à la faculté de droit de Bordeaux de
janvier 1876 au 1er
novembre 1914, date de son départ à la retraite après 46 ans d'enseignement dont
42 ans à la faculté de droit de Bordeaux (un an à Douai et trois ans à Poitiers). M. Malherbe, op. cit.,
V° Le Coq de Kerland, pp. 370-371.
12. Il fut un contributeur régulier à la Semaine juridique, à la Revue trimestrielle de droit civil et à
la Revue générale du droit. Il rédigea dans cette dernière revue, outre un article très étoffé qui s'étale
sur plusieurs années : « Observations sur l'étude de la procédure civile (1927, 1928, 1929 et 1930) »,
6 comptes rendus entre 1928 et 1931. Il écrivit également : « La filiation illégitime dans le projet de
Code civil italien », Annuaire de droit comparé, 1933 ; « La réforme de l'appel (Commentaire de la loi du
23 mai 1942 sur l'appel des décisions judiciaires) », JCP G 1943, p. 307 ; « La réforme de l'appel et la
procédure des accidents du travail », JCP G 1943, p. 366 ; « L'exception d'acquisition au juste prix et les
délais pour l'invoquer en matière de spoliations (ord. 21 avr. 1945, art. 11, al. 3) », JCP G 1947, p. 597 ;
« Les pouvoirs du juge des référés en matière d'astreintes », JCP G 1948, p. 689. On notera encore des
articles publiés aux Semaines sociales et à la Chronique sociale de France qui signalent le catholique
social militant qu'il était.
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