CHAPITRE 3 La protection de l'emploi 648. Acte « condition », dans la mesure où il détermine l'application d'une grande partie du Code du travail, le contrat de travail est aussi un acte « protection ». Outre le fait que le législateur a assujetti sa rupture à de nombreuses exigences, le contrat de travail est un instrument de stabilité de l'emploi. Il protège le salarié de l'exercice des pouvoirs du chef d'entreprise et de l'impact des événements extérieurs. Deux régimes sont ici en cause : celui de la modification du contrat, celui de la suspension du contrat. Section 1 La modification du contrat de travail 649. Le contrat de travail est un contrat à exécution successive. Des changements secondaires ou importants sont susceptibles d'intervenir. Le salarié est-il tenu de les accepter ? Cette question est devenue centrale dans uneéconomieoù la mobilitéprofessionnelleet géographiquedu salarié est un facteur de réussite. Elle a connu de profondes évolutions depuis vingt ans. Le contrat de travail est un îlot de résistance. Lorsqu'une modification du contrat est le résultat de l'application d'un accord collectif, se pose la question de la possibilité pour le salarié de s'y opposer. Jurisprudence et législateur ont encadré le régime de la modification du contrat de travail et l'ont assorti d'un certain nombre de garanties (§ 2). Encore faut-il que le changement intervenu soit qualifié de modification du contrat (§ 1). §1. La modification du contrat et les autres modifications 650. Toutes les évolutions qui perturbent la relation de travail ne constituent pas automatiquement des modifications du contrat. Il faut opérer des distinctions qui sont d'une grande importance pratique. 539