506 LA RÈGLE IMPÉRATIVE matériel du contrôle de conformité inhérent aux règles impératives portant sur le droit primaire (celui qui prend pour objet les faits de la vie courante). En application de ces principes, les clauses d'electiojuris, par lesquelles les parties choisissent le droit applicable à leur situation, ne sauraient relever du domaine matériel du contrôle de conformité inhérent aux règles impératives de droit primaire, car elles ne font que déroger à la règle de conflit qui désigne le droit applicable. Les clauses attributives de juridiction dérogent quant à elles aux règles de compétence juridictionnelle. Quant à la clause compromissoire, bien que l'on puisse affirmer sereinement qu'elle ne constitue pas une dérogation aux règles impératives substantielles, il s'est avéré plus délicat de déterminer à quelle règle cette clause était susceptible de déroger. La première intuition pousse à s'orienter vers une dérogation aux règles de compétence juridictionnelle mais il se pourrait en définitive que la clause compromissoire ne déroge qu'aux règles fixant les modalités du droit d'action. Conclusion du Chapitre 2 515. La principale difficulté qui se pose à l'interprète dans la mise en œuvre de la règle impérative et du contrôle de conformité qui en découle réside dans l'identification des deux normes qui forment les deux termes du rapport. Il n'est pas possible de tout faire ou de tout dire. Ces modalités de mise en œuvre suivent largement des considérations d'ordre logique. La mise en œuvre d'un contrôle de conformité suppose ainsi l'identification d'une norme de référence à l'aune duquel le contrôle sera effectué. Cette étape n'est pas de tout repos pour l'interprète. Tant la désignation de la norme que sa qualification posent problème. Il appartient à l'interprète de délimiter les contours de la norme, de justifier son applicabilité nonobstant les règles concurrentes et de convaincre le juge de sa nature impérative. La mise en œuvre d'un contrôle de conformité suppose en outre et sans surprise l'identification d'une norme à contrôler. Par construction, le contrôle de conformité ne peut pas appréhender toutes les normes. Les dérogations légales ne relèvent pas de son domaine par exemple. Dans la mesure où le contrôle de conformité conduit à évincer les dérogations conventionnelles à la règle impérative, il a fallu exclure du domaine de ce contrôle les normes qui ne possédaient pas la nature d'une convention et celles qui étaient insusceptibles de constituer une dérogation.