cOncLUsiOn De LA PARTie ii 588. Derrière la problématique du juge et de l'accord collectif se tient, nous venons de le voir, un authentique conflit de légitimité. Face à l'accord collectif, le juge doit-il céder sa place ? Cette question se trouve au cœur de l'actualité et elle semble être au cœur des questionnements que la chambre sociale de la Cour de cassation comme le Conseil d'État se posent eux-mêmes. 589. Le juge aurait-il une moindre légitimité que l'accord collectif ? Notre conviction est que la question ne saurait être posée en ces termes. En réalité, juge et accord collectif s'inscrivent dans des perspectives différentes. Leur correspondent deux conceptions de la justice, deux systèmes de référence, deux conceptions du droit. Penser le rapport du juge à l'accord collectif comme une relation d'opposition - en présupposant que l'essor de l'un doit entraîner le recul de l'autre - ouvre sur une appréhension réductrice du problème. À notre sens, juge et accord collectif ont chacun pleinement leur place dans notre système juridique. Chacun a une fonction à assumer. Loin d'être une logique d'exclusion mutuelle, c'est en réalité une complémentarité qui peut être repérée et mise en avant.