Les grands concours - Questions sanitaires et sociales - 2e - 57

les maladies chroniques
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2. Malgré une succession de plans portant
sur les maladies chroniques, d'importants progrès
restent à réaliser tant en matière de prévention
que de construction des parcours de soins
A. Les maladies chroniques ont fait l'objet d'une planification fournie
avec à la clé plusieurs avancées comme l'illustre la lutte contre le cancer
Les maladies chroniques ont fait l'objet d'une planification fournie, aujourd'hui
segmentée. Entre 2007 et 2011, un plan transversal pour « l'amélioration de la qualité de vie
des personnes atteintes de maladies chroniques » a cherché à proposer des solutions globales
intégrant les dimensions sanitaires, médico- sociales et sociales. Dans son évaluation de 2013,
le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) estimait que ce plan avait constitué « une avancée
importante dans la prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques » notamment
du fait de son approche transversale (en termes de pathologies, de parcours, etc.) mais que « son
impact a été probablement limité au regard des ambitions affichées ». Ses recommandations pour
le deuxième plan consacré aux maladies chroniques ne furent cependant pas retenues. Depuis
2011, des plans sectoriels par pathologies ou thématiques ont pris le relais. Les plans cancer
(aujourd'hui « Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 »), Alzheimer ou encore
Parkinson (regroupés depuis 2019 dans une « Feuille de route Maladies neurodégénératives »3
)
illustrent ce retour à une approche par pathologies. D'après le rapport du CESE (2019), « ces
outils sont bien évidemment importants pour progresser dans la prise en charge de chacune
des maladies en question [mais] cette approche n'est pas toujours en ligne avec la réalité de
la situation des malades, de plus en plus concernés par la polymorbidité. Plus globalement,
elle n'est pas à la hauteur du défi que représentent les maladies chroniques comme signe de la
transition épidémiologique en cours ». Des plans thématiques abordent aussi l'enjeu des maladies
chroniques à l'instar du Plan national santé environnement 2021-2025 ou de la Stratégie
interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives 2023-2027.
À ce titre, la gouvernance et la planification visant à lutter contre le cancer font figure
d'exemple. Comme le souligne le rapport Josso4
, la lutte contre le cancer constitue un modèle
de politique publique structurée à reproduire dans d'autres domaines : les plans cancer successifs
et la stratégie décennale adoptée en 2021 respectent une méthodologie éprouvée (réalisation
d'un état des lieux et fixation d'objectifs d'amélioration explicites et compréhensibles par la
population) tandis que leur mise en œuvre est supervisée par une instance nationale unique,
l'Institut national du cancer (INCa). Sur le fond, la stratégie 2021-2030 se décline en quatre axes,
chacun ayant d'ores et déjà abouti à plusieurs progrès depuis 2021 : (1) améliorer la prévention
(avec, par exemple, le lancement en 2023 d'une campagne de vaccination gratuite des élèves
de collège contre les papillomavirus humains)5
, (2) limiter les séquelles et améliorer la qualité
de vie (via, notamment, l'expérimentation d'un accès direct aux médicaments innovants), (3)
3. À laquelle doit succéder la Stratégie Nationale Maladies Neurodégénérative 2024-2028 dont la présentation prévue
fin 2023 a été retardée.
4. Assemblée nationale, « Évaluation des politiques publiques de santé environnementale », rapport de la commission d'enquête
sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale présentée par Mme
Sandrine Josso, décembre 2020.
5. En 2023, plus de 433 000 nouveaux cas de cancers ont été recensés en France (tous cancers confondus).
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