Les grands concours - Questions sanitaires et sociales - 2e - 58

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QuestIons sAnItAIres et socIAles
lutter contre les cancers de mauvais pronostic (avec, par exemple, la démarche de labellisation
de réseaux de recherche d'excellence) et (4) s'assurer que les progrès bénéficient à tous (à titre
d'illustration avec la mise en place en 2023 d'un programme d'accompagnement rapproché
des Outre- mer)6
.
B. Le renforcement de la prévention et la poursuite de la construction
de parcours de soins constituent deux impératifs pour améliorer
la prise en charge des maladies chroniques
Il convient de renforcer la prévention sous toutes ses formes à commencer par la prévention
primaire. On le sait, la part des maladies chroniques évitables est significative. Encore
récemment, une étude diffusée par Santé publique France a montré qu'en 2015, c'est 142 000 cas
de cancers (sur 346 000) qui auraient pu être évités en France métropolitaine si l'exposition aux
facteurs de risque environnementaux ou comportementaux avait été réduite. Ce qui vaut pour le
cancer vaut aussi pour d'autres maladies chroniques comme en témoignent les actions de prévention
contenues dans la feuille de route maladies neurodégénératives 2021-2022 et la stratégie
« Vieillir en bonne santé 2020-2022 ». La mise en place du dispositif « Mon Bilan Prévention »
(voir fiche « La prévention en santé ») courant 2024 s'inscrit dans la même approche. Le
renforcement de la prévention secondaire et notamment des dépistages est aussi un impératif.
Un rapport de l'IGAS de janvier 2022 sur le dépistage organisé des cancers en France fait état
de résultats décevants en termes de participation, en particulier sur le cancer colorectal (il existe
deux autres programmes organisés de dépistage, pour le cancer du sein et pour celui du col de
l'utérus7
) et formule plusieurs recommandations pour y remédier à commencer par une refonte
du pilotage, la mise en place de davantage de dispositifs « d'aller vers » et un recours plus large
aux outils numériques. La nouvelle feuille de route sur les dépistages organisés des cancers 20242028
reprend ces propositions. Dès janvier 2024, la CNAM et l'INCa ont d'ailleurs présenté
un nouveau dispositif d'invitation des personnes concernées par les dépistages organisés, fait
état d'expérimentations suivant la logique de l'aller- vers (dont le déploiement de mammobiles)
et rappelé le travail engagé pour intégrer l'IA dans les dépistages du cancer du sein.
Poursuivre la construction de parcours de soins en reconnaissant la place du patient et
de ses proches constitue un second impératif. Pour construire ces parcours de soins, l'accès
à un médecin traitant et le partage de l'information entre professionnels sont un préalable
indispensable. L'engagement en 2023 du ministre de la Santé (alors F. Braun) de proposer une
solution à chaque patient en ALD n'ayant pas déclaré de médecin traitant concourt au premier
objectif. L'accélération du déploiement du dossier médical partagé (DMP) et la création récente
de « Mon Espace santé » contribuent au deuxième. Au- delà, la structuration des parcours passe
par l'organisation des prises en charge pluriprofessionnelles. La consolidation des communautés
professionnelles territoriales de santé (CPTS) doit y participer. Enfin, ces parcours nécessitent un
mode de financement adapté. Le financement au forfait pour le diabète et l'insuffisance rénale
6. INCa, « Troisième rapport au président de la République sur la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021 -
2030 : des progrès pour tous, de l'espoir pour demain », février 2024.
7. Le dépistage du cancer colorectal n'enregistre que 34 % de participation avec un objectif de couverture de la population
cible de 65 %. Concernant le cancer du sein, si l'on ajoute les dépistages individuels, le taux avoisine les 60 % avec un objectif de 70 %.
Enfin, s'agissant du cancer du col de l'utérus, le taux de dépistage de 60 % doit gagner 10 points pour atteindre les objectifs fixés.

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