Confluence, le magazine de l’Agence de l’eau Seine-Normandie - N°69 - Decembre 2019 - 12

À L A U N E / État des lieux 2019 : on vous dit tout !

État
écologique
des eaux
superficielles
du bassin selon
les règles
d'évaluation
de 2019

Source : IGN, AESN / Réalisation : AESN, DRIEE - EDL2019

très significativement au cours des trente dernières années, passant de fort à très faible.
D'autres indicateurs vont aussi dans le sens du progrès :
en trente ans, les flux de phosphore à la mer ont été
divisés par 4 tandis que le taux d'oxygène dissous dans
la Seine, relevé à Tancarville, n'a cessé d'augmenter,

UNE MÉTHODE EUROPÉENNE
La directive-cadre sur l'eau prévoit un document d'état
des lieux qui établit l'état des masses d'eau et identifie
les pressions importantes qui s'exercent sur les milieux
et dégradent leur qualité. Un état des lieux initial du
bassin Seine-Normandie a été élaboré en 2004. Il a été
remis à jour en 2013. Celui de 2019 est donc le troisième
depuis l'entrée en vigueur de la DCE ; il sert de base à
l'élaboration du schéma directeur d'aménagement et de
gestion des eaux (SDAGE) et du programme de mesures
(PDM) 2022-2027.Les méthodes d'évaluation de
la qualité des rivières évoluent d'un état des lieux à un
autre : de nouveaux polluants sont ajoutés, des valeurs
modifiées, des indicateurs, notamment en ce qui
concerne les macro-invertébrés, ont changé, ce qui rend
les comparaisons délicates. Par exemple, les polluants
spécifiques de l'état écologique sont passés de 9 en 2015
à 20 aujourd'hui. Il faut donc, si l'on veut pouvoir
comparer l'état des lieux actuel avec les états des lieux
antérieurs, raisonner à paramètres constants.

passant de 4 mg/l en moyenne dans les années 1980 à
11 mg/l aujourd'hui. Davantage d'oxygène, c'est davantage de vie. Le nombre d'espèces de poissons observées
dans la Seine a été multiplié par 10 sur la même période.

Des efforts encore importants pour
atteindre le bon état
Toutes les actions menées avec le soutien de l'agence
de l'eau n'ont pas eu les mêmes résultats. On compte
deux fois plus de cours d'eau dégradés par les nitrates
que dans le dernier état des lieux. Par ailleurs, les pesticides affectent le bon état de 26 % des cours d'eau et
de 80 % des eaux souterraines. Cela a conduit, par
exemple, à fermer 78 captages d'eau potable entre 2012
et 2017. L'utilisation des produits phytosanitaires par
le monde agricole a augmenté depuis le dernier état
des lieux, même si le nombre de doses achetées sur le
bassin semblait se stabiliser depuis 2014. Aujourd'hui,
seules 18 % des masses d'eau souterraines sont en bon
état chimique alors qu'elles étaient 23 % en 2013. Redoubler d'efforts pour inverser ces tendances est d'autant plus impératif que les pressions sur le milieu
s'accentuent. Les activités économiques, l'urbanisation
et la démographie vont continuer à peser sur la qualité de l'eau. À ces pressions directes s'ajoutent celles
liées au changement climatique qui accroissent encore
la vulnérabilité des masses d'eau.

Une stratégie à déployer
L'état des lieux ne se contente pas de photographier le
présent. Il permet d'anticiper les huit prochaines an-

- DÉCEMBRE 2019

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