Arts&MétiersMag - N°408 - Avril 2019 - 57

LES DATES CLÉS

1 107 gadzarts morts pour la France
(1914-1922)

1914

Angers

Aix

1915

Cluny

1916

289 morts

299 morts

142 morts

57,8 par mois

24,9 par mois

11,8 par mois

2

42

47

61
82

45

148 morts
12,3 par mois
22

10

155

35

267

1919-1922

242

60 morts (2)

14,1 par mois
22

9

14

29
35
46

28

40

199

23

36
26

1914 -1922

33

169 morts

12, 14 et 17 novembre
1918
Proclamation de la
république en Autriche,
Tchécoslovaquie et
Hongrie.
Du 5 au 11 janvier
1919
Insurrection
spartakiste à Berlin.
15 janvier
Assassinats de Karl
Liebknecht et de Rosa
Luxembourg par la
milice Freikorps.
18 janvier
Ouverture de la
conférence de la paix
au quai d'Orsay, salle
de l'Horloge, à Paris.
23 mars
Création du Conseil
des Quatre («The Big
Four», voir la photo).
8 avril
Genève est choisi pour
installer la SDN.

1 107 morts (2)

24

1918

9

24
31

17

73
61

1917

Paris

20,9 par mois

6

38

74

57

Lille

204

4

6
(1)

14

9
13

D'août à décembre 1914.
Dont 25 morts à une date
inconnue.
(2)

En 1919, 22 gadzarts décèdent. Parmi eux, 4 des 8 aviateurs sont
tués dans des accidents d'avion, dont Charles Macé (An. 14), le seul
gadzarts ﬁgurant sur la liste des As de l'aviation (par nombre de victoires
homologuées). Un gadzarts est mort dans un naufrage dû à une mine et
deux par accident dont un en chemin de fer. Les autres décès sont dus à
des maladies, blessures ou intoxication par gaz.
En 1920, un gadzarts est tué par balles en Syrie-Cilicie,
vraisemblablement dans la mission française de protectorat au ProcheOrient, et neuf meurent de maladie, blessure ou intoxication par gaz, dont
Buisson (Cl. 14), qui disparaît alors qu'il a repris ses études à Cluny.
En 1921 et 1922, trois autres gadzarts meurent des suites d'intoxication
par gaz.

Vers la Société des Nations
Le président américain Wilson a été accueilli triomphalement à Brest
le 13 décembre 1918, puis dans les capitales européennes. Sa priorité :
la constitution d'une Société des Nations aﬁn d'établir la paix universelle. Le 8 avril, le choix de Genève pour le siège de la Société des Nations
(SDN) est acquis et, le 28 avril, la création de la SDN effective.
Le texte du traité, terminé le 7 mai, peut être présenté aux représentants
de l'Allemagne. Aﬁn d'éviter que les 74 navires de la marine impériale
allemande basés dans la baie naturelle de Scapa Flow en Écosse soient
livrés aux puissances victorieuses, le vice-amiral Ludwig von Reuter
prépare puis ordonne le sabordage le 21 juin. Les contre-propositions
allemandes ayant été rejetées, les troupes du maréchal Foch sont prêtes
à se mettre en marche le 23 juin à 19 heures. L'après-midi même, le
gouvernement allemand accepte de signer, ce qui sera fait le 28 juin
1919 dans la galerie des glaces du château de Versailles.
Ce traité, rédigé en français et en anglais - une première -, comporte
notamment des clauses territoriales, le paiement des réparations par
l'Allemagne et l'organisation de la Société des Nations. Cependant,
pour éviter notamment un engagement international permanent dans
celle-ci, le sénat des États-Unis refuse de ratiﬁer le traité. L'Europe
comme le reste du monde sont chamboulés dans leurs frontières.
L'Alsace-Moselle revient à la France, l'Allemagne est amputée de 15 %
de son territoire et de ses colonies, partagées entre les vainqueurs.
Michel Veysseyre (Ai. 58) et Jean-Louis Eytier (Bo. 68)

The Big Four, de gauche à droite : David Lloyd
George, Vittorio Emanuele Orlando, Georges
Clemenceau et Woodrow Wilson.
28 avril
Création de la SDN.
7 mai
Le texte du traité
est présenté pour
acceptation à
l'Allemagne.
21 juin
Sabordage de la ﬂotte
allemande basée dans

la baie naturelle de
Scapa Flow, au nord de
l'Écosse.
23 juin
Acceptation des termes
du traité par les
Allemands.
28 juin
Signature du traité de
Versailles.

Marcel Hanra

PHOTO DR

le printemps 1918. Les mesures contraignantes du «communisme de
Guerre» soutiennent l'Armée rouge contre les armées blanches.
Le 18 janvier 1919, le président de la République française, Raymond
Poincaré, ouvre une conférence des 27 pays vainqueurs pour établir les
conditions de la paix. Les vaincus, dont l'Allemagne, n'y sont pas
conviés. Les négociations sont trop lentes au Conseil des Dix et c'est à
partir du 23 mars que le Conseil des Quatre, avec Georges Clemenceau,
le Britannique David Lloyd George, l'Italien Vittorio Emanuele Orlando et l'Américain Woodrow Wilson, poursuit les travaux.

PHOTOS DR

Châlons
(1)

1er semestre 1919

Né en 1887 à Châlons-sur-Marne
d'une famille modeste, Marcel
Hanra conjugua à ses débuts
ses talents d'organisateur et
d'entraîneur d'hommes au service
de la sidérurgie lorraine. Installé
Ch
ensuite en région parisienne,
04
il se consacra davantage à aider
les plus démunis qu'à sa propre carrière.
près son service militaire, Marcel Hanra est engagé aux hauts-fourneaux d'Esch-sur-Alzette, au Luxembourg. Les conditions de travail
y sont très dures et les accidents nombreux.
Il voit l'horreur de la première année de guerre à Verdun, où il est mobilisé,
avant d'être affecté à Neuves-Maisons (Meurthe-et-Moselle). Sous les
bombardements, il remet en marche les hauts-fourneaux de Knutange et
sera cité à l'ordre de la Nation avec son équipe. Après la guerre, dans un
climat social très difﬁcile, il réussit sa mission de reconstruction d'usines
métallurgiques de la Moselle redevenue française.
Pour rejoindre les établissements Bacholle, il s'installe ensuite à Villemomble (Seine-Saint-Denis) où il est élu conseiller municipal en 1925 et
maire adjoint de 1953 à 1969. Dès 1932, il crée à Villemomble un centre
médico-social, reconnu d'utilité publique (1). Il y mène une véritable croisade
contre la misère et la tuberculose à une époque où la Sécurité sociale n'existe
pas. Il n'hésite pas à risquer sa vie en participant à la Résistance dès 1940.
Le 8 mars 1987, Villemomble et le sénateur-maire Robert Calmejane ont
fêté son centenaire. Marcel Hanra reçut nombre de distinctions au cours
de sa vie. Ofﬁcier de la Légion d'honneur et du Mérite social, il fut notamment décoré de la croix de guerre 14-18, des médailles de l'Académie de
médecine et de la Résistance et de la médaille d'or de la Société des ingénieurs Arts et Métiers. Il est décédé le 16 octobre 1987 à Villemomble.

A

Edmond De Andréa (Ai. 45) avec Jean Borde (An. 49)

(1)

Jusqu'en 1971, il présidera ce centre, qui porte aujourd'hui son nom.

Extrait de l'article publié sur https://fondationartsetmetiers.org

Avril 2019 - Arts&MétiersMag - 57
https://www.fondationartsetmetiers.org
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