Arts&MétiersMag - N°411 - Septembre 2019 - 91

La bastide du
CPIE Atelier bleu.

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privilégier les pratiques respectueuses du territoire.
Encourager les pratiques
vertueuses
L'Atelier bleu travaille avec le parc
national des Calanques, notamment
pour le public handicapé, avec l'État,
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TbTb[hcéens, avec le Département et ses
collégiens, avec les municipalités et
leurs écoliers. «Amener les adultes
à changer de comportement prend
du temps, souligne Pierre-Yves
Venaille. Durant leur baptême de
plongée, je montre aux enfants la
beauté et la fragilité sous-marine.
J'espère planter des graines de respect de la nature.» Peut-être adopteront-ils la bonne attitude sans
même y penser.
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«Nous devons faire face à la baisse
des aides publiques, reprend Servane Tarot. Nous dépendons de plus
en plus de la rétribution de commandes publiques ou privées.
Quand on ramasse les déchets avec
les lycéens, quand on accompagne
les commerçants pour qu'ils utilisent moins de plastique, les collectivités locales y voient leur intérêt.»
Le CPIE vend aussi ses compétences
aux entreprises, une manière pour
elles et leurs salariés d'évoluer vers
des pratiques vertueuses, de

Les CPIE dans le temps
Agir en solidaire et non en solitaire. Les Centres permanents d'initiatives
pour l'environnement (CPIE) forment un réseau d'associations
labellisées œuvrant pour l'environnement et le développement
durable (1). On en compte 78 dans 62 départements. Ils sont nés en 1972,
par l'action de Robert Poujade, ministre délégué à la Protection de la
nature et de l'Environnement, alors que les idées écologistes de René
Dumont, agronome, se répandent. Les agriculteurs et leur ministère
s'en emparent. En 1997, ces Centres permanents d'«initiation» à
l'environnement deviennent des Centres permanents d'«initiatives»
pour l'environnement et leur mission évolue. Ils veulent prolonger leurs
actions d'éducation des citoyens, des entreprises et des élus locaux à
l'environnement par un renforcement du pouvoir d'agir des citoyens et
des acteurs territoriaux. Car tous les CPIE respectent trois valeurs :
promotion de la citoyenneté, approche humaniste de l'environnement,
mais aussi respect de la démarche scientiﬁque. L'Atelier bleu fut l'un des
premiers CPIE pour la mer et le littoral.
http://www.cpie.fr

ils ont vu, dans les années 70, la dépendance énergétique de la France
au pétrole s'accroître de 25 % à 75 %,
les chocs pétroliers, la surconsommation. Tous trois ont un passé professionnel lié à l'industrie qui explique en partie leur engagement
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honte à cela : peu avaient perçu le
revers de la course à l'amélioration
des conditions de vie du plus grand
nombre. Analyser les conditions
dans lesquelles ils ont appréhendé
leur métier par le passé ne les empêche pas aujourd'hui de se montrer
vigilants, notamment vis-à-vis des
énergies dites propres. Pierre-Yves
parle ainsi de la nécessité d'une décroissance, Marcel d'une question
de bon sens, Henri estime que «la
science et la technique peuvent apportent des réponses aux problématiques environnementales si elles
sont épaulées les changements de
comportements. Nous sommes engagés dans l'économie sociale et solidaire, poursuit-il. Nous œuvrons
au côté des acteurs du territoire.»
Les trois volontaires bénévoles ne

sont pas seuls : une dizaine de chefs
de projet, d'éducateurs sportifs ou à
l'environnement, de chargés de mission travaillent au quotidien pour le
CPIE. C'est le cas de Camille Lecomte, cheffe de projet pour la sensibilisation et la mobilisation citoyenne, qui a créé un parcours sur
le risque inondation le long du Ga_TPdTdeTRÚcXTabdYTcÆSTbRadTb
violentes. Car, ici, on compte sur
l'intelligence du public : une menace
bien comprise se maîtrise mieux. «À
présent, dit-elle, je m'intéresse à "la
pêche aux petits métiers".» En effet,
six artisans pêcheurs sortent encore
en mer tous les jours, dont cinq en
«barquette», ces petits bâteaux traditionnels. «Leurs savoir-faire sont
précieux : leur pêche est sélective,
respectueuse des saisons et des poissons - on est loin de la pêche industrielle. Ils s'organisent pour préserver la ressource. Nous faisons
connaître notamment aux touristes
quels poissons ils peuvent manger
dans nos restaurants pour à la fois
faire travailler ces professionnels et
préserver la nature qu'ils sont venus
admirer.» Car le portefeuille est un

Claudine Moitié, à La Ciotat
(1)

Les «Mousquemers» étaient quatre
passionnés de plongée sous-marine :
Philippe Tailliez, Jacques-Yves Cousteau,
Frédéric Dumas et Léon Vèche (Li. 25).

Pour en savoir plus
CPIE Côte provençale, Atelier bleu
du cap de l'Aigle, parc du Mugel,
250, chemin de la Calanque-duMugel, à La Ciotat ; 04 42 08 07 67 ;
www.cpie-coteprovencale.org

PHOTOS C. MOITIÉ / AMM

(1)

renforcer l'esprit d'équipe ou d'améliorer leur image de marque. «Aux
PME locales, précise Marcel Bontoux, nous proposons par exemple
une demi-journée consacrée à l'environnement à base de plongée ou
de balade sur sentier sous-marin.»
D'autres formules existent, comme
une animation en entreprise durant
la pause du midi : «Les gens apprennent à créer leurs cosmétiques
ou leurs produits ménagers euxmêmes à base d'ingrédients naturels», s'enthousiasme la directrice.
Autre volet rémunérateur, la formation. «Nous sommes agréés depuis
quinze ans pour la gestion environnementale portuaire, se réjouit
Christelle Lemoigne-Masclef,
cheffe de projet formation. Nos formations donnent accès aux labels
européens de "port propre" ou "port
actif en biodiversité". Notre expertise étant reconnue dans la France
entière, nous formons à présent des
CPIE bretons pour qu'ils puissent à
leur tour labelliser leurs ports.»

Grâce à l'Atelier bleu, les enfants apprennent la beauté et la fragilité
sous-marine. Il paraîtra peut-être naturel à ces futurs adultes d'être
respectueux de leur environnement.

Septembre 2019 - Arts&MétiersMag - 91

http://www.cpie.fr http://www.cpie-coteprovencale.org

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