Arts&MétiersMag - N°413 - Novembre 2019 - 25

Les PME et ETI les convoitent
La force du réseau ne se dément toujours pas. Pour
décrocher leur premier emploi, les gadzarts profitent
davantage de leurs relations avec les Anciens de l'École
que les ingénieurs issus d'autres grandes écoles : plus
de 15 % d'entre eux déclarent avoir obtenu leur
premier contrat par l'intermédiaire d'un Ancien ou
de l'association des alumni, quand ils ne sont que
6,5 % dans les autres écoles.
Cette enquête 2019 confirme une tendance observée
depuis trois ans : en début de carrière, les gadzarts se
tournent essentiellement vers les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Ainsi, la part des
jeunes diplômés travaillant dans une grande entreprise de plus de 5 000 personnes a sensiblement baissé
entre 2014 et 2019, passant de plus de 60 % à 39 %.
Dans le même temps, les ETI ont profité de leur attrait
pour accueillir près de 30 % de gadzarts depuis 2016,

contre moins de 20 % auparavant. Même constat pour
les PME, qui sont sur une tendance haussière.
Quant aux activités dominantes exercées par les
gadzarts dans les entreprises, elles se concentrent
toujours autour du secteur du conseil et de l'audit
(19,9 %) qui conforte sa place au sommet du podium
devant les fonctions R&D (18,7 %) et de production-exploitation (16,4 %).
La France plus attrayante
«Les sirènes de l'étranger semblent chanter beaucoup
moins fort», pointe Philippe Riou. L'enquête 2019
confirme une forte diminution des jeunes diplômés
ayant quitté la France pour débuter à l'international
(13,9 % comme en 2018) par rapport aux années 2017
et antérieures. «Une proportion de 20 %, estime
Philippe Riou, était assez constante depuis quatre
ans. On peut penser que la situation économique en
France permet à plus d'ingénieurs de trouver un poste
correspondant à leurs attentes.» Si les ingénieurs
redeviennent «casaniers» en préférant la France, ils
privilégient à 46,8 % l'installation en Île-de-France
(contre 43 % en 2018 et seulement 39,3 % en 2017).
Et 8,1 % s'installent dans le Centre-Est, 6,6 % dans
le Sud-0uest, 5,3 % dans l'Ouest.
Les ingénieurs débutants bénéficient depuis quelques
années d'une meilleure conjoncture que ceux du début
de la décennie. Car les entreprises ont besoin de sang
neuf pour accompagner la transformation de leurs
activités et de leurs organisations. À ce jeu, les gadzarts
s'inscrivent dans cette profonde transformation.
Éric Roubert

SALAIRE BRUT ANNUEL
Tous

En France

En province

En Île-de-France

À l'étranger

Médian

Moyen

Médian

Moyen

Médian

Moyen

Médian

Moyen

Médian

40 000 ¤

39 727 ¤

39 000 ¤

37 720 ¤
hors primes

37 110 ¤
hors primes

41 479 ¤
hors primes

41 000 ¤
hors primes

54 870 ¤
hors primes

55 000 ¤

44 299 ¤

44 932 ¤

43 514 ¤

42 676 ¤

40 450 ¤

46 901 ¤

45 900 ¤
avec primes

62 704 ¤
avec primes

62 400 ¤

38 000 ¤

37 692 ¤

hors primes

37 440 ¤
hors primes

35 830 ¤
hors primes

35 772 ¤
hors primes

39 327 ¤
hors primes

39 998 ¤
hors primes

47 647 ¤
hors primes

42 000 ¤
hors primes

42 000 ¤
avec primes

43 302 ¤
avec primes

41 500 ¤
avec primes

41 567 ¤

avec primes

39 500 ¤
avec primes

44 826 ¤
avec primes

43 200 ¤
avec primes

58 097 ¤
avec primes

49 100 ¤
avec primes

37 750 ¤
hors primes

37 293 ¤
hors primes

37 200 ¤
hors primes

34 875 ¤

35 000 ¤

39 049 ¤

39 000 ¤

49 462 ¤
hors primes

46 200 ¤

41 000 ¤
avec primes

41 771 ¤
avec primes

40 900 ¤
avec primes

39 254 ¤
avec primes

38 000 ¤
avec primes

43 599 ¤
avec primes

42 213 ¤
avec primes

57 572 ¤

avec primes

52 000 ¤
avec primes

38 000 ¤

38 137 ¤
hors primes

38 000 ¤

36 077 ¤

36 000 ¤
hors primes

39 826 ¤
hors primes

39 996 ¤

50 921 ¤
hors primes

48 000 ¤
hors primes

42 125 ¤
avec primes

43 230 ¤

41 500 ¤
avec primes

41 133 ¤
avec primes

39 150 ¤

44 949 ¤

43 498 ¤
avec primes

59 520 ¤

55 000 ¤

hors primes

avec primes

hors primes

hors primes

hors primes

avec primes

avec primes

hors primes

avec primes

hors primes

avec primes

hors primes

hors primes

avec primes

hors primes

avec primes

avec primes

hors primes

avec primes

hors primes

hors primes

avec primes

hors primes

avec primes

hors primes

avec primes

PHOTO DR
F. PLAS / CGE

Si les salaires ne décollent pas, Philippe Riou se réjouit
en revanche d'un phénomène propre aux Arts et
Métiers : celui du plus fort pourcentage de CDI. En
effet, par rapport aux autres écoles, 93,8 % des jeunes
gadzarts diplômés obtiennent un CDI dès leur entrée
sur le marché du travail, contre 86,8 % pour l'enquête
de la Conférence des grandes écoles (CGE).
Autre fait saillant qui dénote un marché en tension,
la première embauche effectuée avant même l'obtention du diplôme. «En 2018, 67,7 % des gadzarts ont
signé un contrat avant la sortie de l'École, contre
59,7 % des diplômés de 2017 et 49,5 % pour ceux de
2016», note le responsable de l'enquête.

Anne-Lucie Wack,
présidente de la
Conférence des
grandes écoles.

Les grandes
écoles
plébiscitées
par le public et
les entreprises

La Conférence des grandes écoles
(CGE) a confié à Ipsos la réalisation
de sa deuxième étude nationale
sur la «perception des grandes
écoles et de leurs diplômés par le
grand public et les entreprises».
Les résultats de cette étude ont été
dévoilés par Ipsos lors du Congrès
2019 de la CGE, qui a accueilli près
de 300 représentants des grandes
écoles et personnalités de
l'enseignement supérieur à Lyon,
les 3 et 4 octobre.
Les grandes écoles sont clairement
plébiscitées par les familles et les
entreprises. «Plus que jamais,
commente Anne-Lucie Wack,
présidente de la CGE, dans un
contexte où les mutations
s'accélèrent, les grandes écoles
apparaissent comme une "valeur
repère" pour les familles et les
recruteurs.» Plus de 9 recruteurs
sur 10 ont une bonne image des
formations dispensées par les
grandes écoles. «Les recruteurs
considèrent que les grandes écoles
savent s'adapter aux évolutions
sociétales et anticiper les besoins du
marché du travail», souligne
Anne-Lucie Wack. Et 82 % des
jeunes et leurs parents déclarent
avoir une bonne opinion des grandes
écoles ; ils sont 93 % chez les
recruteurs. Le caractère sélectif de
la formation est un gage de qualité
pour la majorité des répondants :
7 sur 10 considèrent qu'une
formation qui sélectionne ses
étudiants offre un diplôme mieux
reconnu sur le marché du travail.
Cette position est encore plus
marquée chez les professionnels du
recrutement, puisqu'ils sont plus de
80 % à désigner les cursus sélectifs
comme plus qualitatifs.

SOURCE GROUPE DES DÉLÉGUÉS DE PROMOTION, ARTS ET MÉTIERS ALUMNI, ENQUÊTE 2019

Novembre 2019 - Arts&MétiersMag - 25
Arts&MétiersMag - N°413 - Novembre 2019

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