Arts&MétiersMag - N°413 - Novembre 2019 - 62

Histoire&Patrimoine

PHOTO BNF / AGENCE ROL

Mémoire de gadzarts / Grande Guerre

PHOTO MUSÉE DE L'ARMÉE, DIST. RMN-GRAND PALAIS / PASCAL SEGRETTE

La fête de la
Victoire le
14 juillet 1919. Les
mutilés ouvrent le
défilé de l'armée
française sur les
Champs-Élysées (à
gauche). Joffre et
Foch paradent à
cheval (ci-dessus),
suivis des chars
d'assaut (ci-dessous des FT 17 de
Renault). La
démobilisation des
classes 1907 à
1917 débutera six
jours plus tard.

1919

PHOTO MUSÉE DE L'ARMÉE, DIST. RMN-GRAND PALAIS / PASCAL SEGRETTE

La vie après

Dans son discours du 14 juillet 1919, Georges Clemenceau
énonce qu'«il est plus facile de faire la guerre que la paix».
Le deuxième semestre de 1919 (1) lui donne raison. La
démobilisation et la réinsertion des Poilus ne sont pas
aussi simples que l'État et les civils le supposaient.

hamps-Élysées, 14 juillet 1919. Le défilé de la victoire
marque d'une pierre blanche cette fin de guerre même
si la paix mondiale est encore loin. Les armées alliées,
mutilés compris, dont les Français conduits par Joffre
et Foch, passent sous l'Arc-de-Triomphe et défilent sur
l'avenue avec les chars d'assaut apparus pendant la guerre.
L'aviation n'a pas eu l'autorisation de survoler Paris. La grippe dite

«espagnole» continue ses ravages et fait au moins, selon l'Institut
Pasteur, 50 millions de victimes entre la mi-1918 et la fin de 1919. Le
brassage des populations dû à la guerre explique en partie l'ampleur de
la pandémie. Avec les démobilisations, le retour à de meilleures conditions de vie y mettra progressivement un terme. Les réticences des
Allemands interrompent provisoirement le processus de démobilisation, enclenché depuis la signature du traité de Versailles le 28 juin

EMENTALES
ARCHIVES DÉPART

DE L'OISE

Six frères dans la guerre
De novembre 2014 à novembre 2018, neuf
extraits de lettres ont été publiés dans
AMMag. Ils étaient extraits de «Six
frères», recueil des correspondances de
guerre des six fils de la famille Bouchet,
originaire de Creil, dont trois gadzarts
(Archives départementales de l'Oise, lire
AMMag de mai 2009, p. 43). Le destin de
cette fratrie est représentatif de celui des
hommes durant la Première Guerre.
L'aîné, Jean (Li. 04), né en 1888, mobilisé

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le 2 août 1914 (26 ans), fait prisonnier le
25 avril 1915 à Calonne, dans la Meuse,
interprète puis ouvrier agricole, a été
libéré pour noël 1918. Paul, né en 1890,
porté disparu le 29 août 1914 (24 ans),
reste sans sépulture connue. André, né en
1892, blessé à l'épaule puis aux reins, fait
prisonnier le 1er septembre 1914 (22 ans) à
Gercourt, dans la Meuse, a été rapatrié
partiellement invalide en mars 1915 et
hospitalisé. Marcel, dit Pierre (Li. 11), né

en 1894, a rejoint l'infanterie en décembre
1914 (20 ans) après avoir terminé sa
formation aux Arts et Métiers, puis a pu
quitter les tranchées pour devenir
observateur dans l'aéronautique. Il a été
tué lors d'un combat aérien le 14 août
1918. Marc, né en 1896, n'a été mobilisé
que le 3 septembre 1917 (21 ans) avec les
«récupérés». Enfin, le benjamin, Henri
(Li. 14), né en 1898, mobilisé en avril 1917
(19 ans) comme artilleur puis conducteur
d'engin, intègre en août 1918 l'école
J.-L. E.
d'artillerie de Fontainebleau.

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