Arts&MétiersMag - N°416 - Mars 2020 - 28

Hommes&Réalisations
Club des 100
AUTOMOBILE

Facilitateur de contact
Pierre Bonifay (Ai. 82) est un «Renault». De la R&D
à la direction des partenariats, il a participé au développement des moteurs et boîtes de vitesses et
toujours su fédérer les équipes.

s'est très bien passé. J'avais la réputation de faciliter les
contacts, je crois que j'ai été choisi pour cette qualité.»
Pierre Bonifay devient en 1998 chef du département
métier au centre de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine)
et pilote les équipes affectées aux boîtes de vitesses,
avec la responsabilité de trois projets européens. Ce
sont également des collaborations avec les ingénieurs
de Nissan. «Nous avons développé un procédé pour
optimiser les formes de brut forgées et d'usinage afin
de réduire les déformations.» Puis il devient responsable de la stratégie industrielle. «Il fallait définir
quelles usines seraient agrandies, où mettre en place
les nouveaux procédés de fabrication. C'était une réflexion à long terme, très intéressante, mais le contact
avec les équipes m'a manqué.»
En 2009, il devient directeur de projet industriel pour
le moteur H, puis l'ensemble des moteurs et boîtes de
vitesses. «Je gérais neuf usines Renault et Nissan en
Europe avec 400 personnes sous ma responsabilité.
Selon les pays, les hommes ne réagissent pas de la
même façon.«Un poste très prenant : «Je m'étais fixé
dix ans.» Pierre Bonifay est à présent responsable des
partenariats dans le domaine de la transmission.

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A
PIERRE BONIFAY (AI. 82),

responsable des partenariats
dans le domaine de la transmission
chez Renault.

près l'Ensam, Pierre Bonifay parfait sa
formation à Polytechnique, puis cherche
un premier emploi dans l'industrie. «J'étais
attiré par la R&D, si possible dans le domaine des matériaux.» Il entre chez Renault en 1988
et restera fidèle au constructeur. Il débute au centre de
R&D à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), où il
développe des procédés de fonderie pour les blocs-moteurs, en association avec les usines de Vénissieux
(Rhône) et de Lorient (Morbihan). «J'y ai apprécié les
contacts humains. Dans la recherche, le travail en
équipe est important.»
Des procédés à la stratégie
Il rejoint en 1992 l'équipe projet qui développe puis
industrialise une boîte automatique en association
avec Peugeot. «J'avais 36 personnes avec moi, 18 Peugeot et 18 Renault. C'était très intéressant de diriger
une équipe mixte, réunie sur un même plateau, et cela

Patrice Desmedt

MATÉRIAUX

De la transformation du verre
au magasin 4.0
Chez Saint-Gobain depuis sa sortie de Polytechnique, Alexandre Bousquet (Ai. 98) est passé par
l'usine de l'Oise et par celle de Thaïlande.

2007, responsable de l'ensemble des fours. Avec la crise,
les années 2008-2009 sont difficiles. «C'est une période
qui m'a marqué, je dirigeais une centaine de personnes.»

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l est entré chez Saint-Gobain en 2004 comme
responsable méthode. Alexandre Bousquet avait
auparavant poursuivi sa formation en intégrant
l'École polytechnique et effectué son service
militaire dans la Marine à bord du «Bougainville», un
bâtiment de renseignement. Une expérience forte,
comme l'avaient été les semaines passées au Maroc
pour Ingénieurs sans frontières dans le cadre de son
projet de fin d'études des Arts et Métiers.
Étudiant, il décide de travailler dans l'industrie.
Saint-Gobain est parrain de la promotion 2001 de l'X,
ce sera le coup de pouce du destin. «Je voulais associer
des fonctions managériales et de responsabilité technique.»Lui, le Toulonnais, rejoint l'usine Saint-Gobain
Sekurit de Thourotte (Oise), qui fabrique des pare-brise,
des lunettes arrière. Il devient chef d'atelier puis, en

ALEXANDRE BOUSQUET
(AI. 98), chef de service à

la direction technique internationale
de Saint-Gobain Glass.

L'épreuve thaïlandaise
En 2011, il est nommé chef du service du verre trempé,
un poste où il est le bras droit du directeur d'usine. En
2015, il part pour Rayong, en Thaïlande, diriger un
service d'ajout de composants par encapsulation des
vitrages et est rapidement promu directeur industriel
du site. «La Thaïlande est un pays agréable à vivre, mais
les conditions de travail étaient difficiles et la culture
fondamentalement différente. J'ai mis à jour de mauvaises pratiques.» La direction de Saint-Gobain le fait
revenir en France début 2017, désormais chez Glass.
«J'occupe une position centrale, avec trois responsabilités : l'assistance technique sur la logistique, sur la
découpe du verre avec le suivi de performance et l'accompagnement d'ingénierie, et le magasin 4.0, qui
doit répondre à de nouvelles attentes.»
P. D.

https://www.linkedin.com/in/pierre-bonifay-1a6997146/ https://www.linkedin.com/in/alexandre-bousquet-83760710/

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