Arts&MétiersMag - N°422 - Novembre 2020 - 41

PHOTO CAROLINE ABLAIN

ANTHONY RAMONI
(CL. 196) a connu deux
employeurs. Il dÃ©bute
chez le cimentier
Lafarge en tant que
coopÃ©rant de 1999 Ã  2001
puis, de retour en France,
y a successivement
occupÃ© des postes
opÃ©rationnels d'ingÃ©nieur
de performance (pour le
Sud-Est en 2001), de
responsable
d'exploitation (dans la
vallÃ©e du RhÃ´ne de
2002-2005), de
responsable des
opÃ©rations industrielles
(sur 15 sites en Bretagne
de 2006 Ã  2009) et, enfin,
de directeur rÃ©gional
en VallÃ©e de Seine, de
2009 Ã  2014.
Chez Suez, son second
employeur, il a d'abord
Ã©tÃ© directeur gÃ©nÃ©ral
dÃ©lÃ©guÃ© des activitÃ©s de
traitement des dÃ©chets
dans le Grand-Ouest (de
2015 Ã  2017), avant d'Ãªtre
nommÃ© en 2017 directeur
du territoire nord-ouest
de l'activitÃ© dÃ©diÃ©e Ã  la
valorisation Ã©nergÃ©tique
des dÃ©chets.

AMMag - La valorisation Ã©nergÃ©tique n'estelle pas le constat d'un Ã©checâ? N'est-ce pas
la derniÃ¨re Ã©tape, celle qui intervient une fois
que le rÃ©emploi ou le recyclage ont Ã©chouÃ©â?

Dans tous les cas, il s'agit de valoriser un dÃ©chet
qui n'a pas trouvÃ© de filiÃ¨re de recyclage adaptÃ©e. L'Ã©nergie issue de la combustion est transformÃ©e en vapeur, puis utilisÃ©e localement via
un rÃ©seau de transport de chaleur pour chaufA. R. - En effet, la hiÃ©rarchie des modes de traifer des quartiers d'habitation, des hÃ´pitaux...
tement est trÃ¨s claire. Malheureusement, beauC'est le cas de notre usine de Caen qui chauffe
coup de dÃ©chets ne font pas aujourd'hui l'objet
12â000Â foyers et le CHU.
d'une valorisation optimale. En France, 20â¯millions de tonnes sont enfouies chaque annÃ©e en
La demande Ã©mane aussi de l'industrie qui
ISDND(3) mais des solutions telles que la
cherche Ã  effacer son empreinte carbone en
captation du biogaz gÃ©nÃ©rÃ© par les
utilisant notre Ã©nergie ENR&R(4). C'est
dÃ©chets fermentescibles et son
le cas depuis 2016 Ã  Carhaix (Fiinjection dans le rÃ©seau de gaz
nistÃ¨re) pour la laiterie Sodiaal
15â¯millions de
naturel de GRDF permettent
et, en Normandie, pour Tereos
d'apporter des dÃ©bouchÃ©s inqui consomme 320Â GWh de
tonnes de dÃ©chets
tÃ©ressants Ã  ces installations.
vapeur produite depuis notre
sont valorisÃ©es
Par ailleurs, 15â¯millions de
usine grÃ¢ce aux dÃ©chets du
chaque annÃ©e sous
tonnes de dÃ©chets sont valorisucrier
et ceux du territoire.
forme d'Ã©nergie.
sÃ©es chaque annÃ©e sous forme
d'Ã©nergieÂ : dans des chaufferies
AMMag - Le modÃ¨le Ã©conomique
industrielles fonctionnant Ã  partir de
de la valorisation Ã©nergÃ©tique des
biomasse essentiellement, dans les cimendÃ©chets a-t-il Ã©voluÃ©â?
teries et surtout au sein d'unitÃ©s d'incinÃ©ration
A. R. - Les unitÃ©s de valorisation Ã©nergÃ©tiques
que nous exploitons la plupart du temps pour
(UVE) sont aujourd'hui le rÃ©sultat de l'Ã©volution
le compte de collectivitÃ©s. L'Ãtat a souhaitÃ©
de la technique et de notre culture environnecomplÃ©ter le dispositif de valorisation Ã©nergÃ©mentale. Autrefois appelÃ©es incinÃ©rateurs, beautique en crÃ©ant une capacitÃ© de valorisation de
coup ont Ã©tÃ© construits Ã  l'origine pour Ã©liminer
2,5â¯millions de tonnes supplÃ©mentaires de
les dÃ©chets. Le modÃ¨le Ã©conomique Ã©tait assez
combustible solide de rÃ©cupÃ©ration (CSR), en
simple : toutes les charges Ã©taient supportÃ©es
quelque sorte des dÃ©chets ultimes.
par le producteur du dÃ©chet. Avec le dÃ©velop-

pement des solutions de valorisation de l'Ã©nergie, le modÃ¨le s'est complexifiÃ© et dÃ©pend en
grande partie du chiffre d'affaires Ã©nergÃ©tique.
Il est difficile aujourd'hui de produire une Ã©nergie compÃ©titive dans le cadre de projets neufs
tant les investissements sont lourds, qu'il
s'agisse des unitÃ©s de combustion, des dispositifs de maÃ®trise des impacts environnementaux
ou des rÃ©seaux d'acheminement de l'Ã©nergie.
Par consÃ©quent, il est indispensable d'avoir
recours Ã  des dispositifs de soutien comme ceux
que propose l'Ademe avec ses appels Ã  projets.
Ainsi le projet BiosynergyÂ 76 dÃ©veloppÃ© par
Suez au Havre est un bel exemple d'Ã©conomie
circulaire croisant les intÃ©rÃªts rÃ©gionaux de
valorisation de la biomasse et du CSR et les
intÃ©rÃªts Ã©nergÃ©tiques de la ville du Havre et des
entreprises prÃ©sentes sur la zone industrielle
du port. Pour ce projet de plus 300Â GWh/an,
dont le dÃ©marrage industriel est prÃ©vu en 2022,
plus de 20â¯millions d'euros de subvention ont
Ã©tÃ© accordÃ©s.Â 
Propos recueillis par D. K.
Le polyÃ©thylÃ¨ne tÃ©rÃ©phtalate (PET) est un plastique
pÃ©trosourcÃ©.
Cette loi impose Ã  tout Ã©metteur de sÃ©parer Ã  la source l'un
des cinq dÃ©chetsÂ : papier-carton, plastique, mÃ©tal, verre et bois.
(3)
Installation de stockage de dÃ©chets non dangereux
(ex-dÃ©charge).
(4)
Ãnergie renouvelable et de rÃ©cupÃ©ration.
(1)

(2)

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