Arts&MétiersMag - N°423 - Décembre 2020/Janvier 2021 - 25

TARIFICATION À L'USAGE
Plus globalement, Siemens promet, dans le communiqué
de presse annonçant la création d'Xcelerator, «la possibilité
de créer des applications multi-expériences et de partager
des données sur n'importe quel appareil depuis n'importe
quel endroit, sur n'importe quel cloud et n'importe quelle
plateforme [...] pour des entreprises de toute taille et à
n'importe quel stade de la chaîne d'approvisionnement».
Les applications sont évidemment accessibles et pilotables
à partir d'un téléphone portable.
Avec son catalogue riche de solutions clés en main ou personnalisables, le modèle Xcelerator rappelle quelque peu
celui des Gafa. Par ailleurs, on n'achète plus un produit ou
un service. On paye à l'usage. Parions que c'est pour mieux
se protéger de l'appétit insatiable des géants californiens et
chinois, car nous le savons aujourd'hui, les données collectées dans les ateliers industriels généreront beaucoup de
valeur, parfois plus que les équipements eux-mêmes.
Djamel Khamès
Lire aussi AMMag n° 415 de février 2020, p. 36-38.
Créée aux Pays-Bas, la plateforme Mendix, qui donne accès aux services
«low code» et «no code», a été intégrée à Xcelerator après son acquisition
par Siemens.

(1)

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à la fois portail et magasin d'applications

Comment piloter son usine sur la
route qui mène à l'industrie du
futur quand manque une maind'œuvre qualifiée, notamment au
cœur des ateliers ? L'offre CtrlX
Automation de Bosch-Rextoth se
veut justement une solution. La
plateforme héberge en effet une
gamme complète de solutions
d'automatisation via son offre CtrlX
Works, qui permet de composer sa
solution personnalisable par
l'assemblage d'applications (comme
sur un smartphone) pour des robots,
automates programmables, la
sécurité des machines, l'intelligence
artificielle (lire notre article p. 32).
MISE À JOUR EN LIGNE
L'un des services de CtrlX Automation
permet aux développeurs de réaliser
des applications dans le langage
de programmation qui leur semble le
plus adapté ou dans lequel ils se
sentent le plus à l'aise (Python, Java,
C++, G-Code, Blockly...). Ces
applications ne sont pas exclusives
aux équipements de l'automaticien
allemand. Des fabricants tiers
peuvent aussi les proposer en «open
source» à leurs clients.
L'interconnectivité est assurée par
une trentaine de protocoles de
communication, dont EtherCAT,
OPC-UA, ProfiNet, IO-Link... pour faire
communiquer des équipements de
nature et de marques différentes,
ce qui fait de CtrlX Automation une
passerelle entre l'informatique
industrielle (OT, pour «operational
technology», informatique des
technologies de production) et
l'informatique des fonctions supports
(IT pour «information technology» ou

PHOTO DR

Avec CtrlX Automation, Bosch-Rexroth entend favoriser
le développement d'applications personnalisées, simplifier
l'interopérabilité entre différents équipements et renforcer la sécurité.

JÉRÔME LÉPINE
(Me. 202),
responsable
qualité Europe du
Sud et France de
Bosch-Rexroth.

PHILIPPE GÉRARD,
manageur
produits et
segments chez
Bosch-Rexroth
France.

système d'information de
l'entreprise). L'un des avantages est
l'homogénéisation de pans
informatiques entiers de l'usine et,
par conséquent, l'optimisation des
ressources, notamment humaines,
chargées de l'informatique et de
l'automatisation.
Par ailleurs, «l'accès via le Web (CtrlX
Device Portal) permet de mettre
à jour en ligne des logiciels, de
sauvegarder ses propres programmes
et d'administrer, voire de piloter, à
distance ses machines via une
connexion sécurisée (VPN)», assure
Philippe Gérard, manageur produits
et segments chez Bosch-Rexroth
France. Enfin, «les utilisateurs ne
prennent que les briques dont ils ont
besoin», précise Jérôme Lépine
(Me. 202), responsable qualité Europe
du Sud et France de Bosch-Rexroth,
avant de poursuivre : «Les
technologies permettent maintenant
de composer sa propre boîte à outils,
sans être enfermé dans un package
qui ne serait pas exploité à 100 %.
C'est bien sûr également le cas dans
notre approche qualité ».
D. K.

De la production à
l'intralogistique,
l'automatisation 4.0
supprime les limites
entre l'informatique
industrielle et celle
des fonctions supports
de l'entreprise.

PHOTO DR

PHOTO SIEMENS

Simonet (Bo. 193), responsable du développement commercial de l'offre Mendix(2)
chez Siemens Digital Industries Software. L'intention est
louable quand on connaît la
complexité de cette transformation. Cerise sur le gâteau,
on trouve dans Xcelerator un
service de création d'applications sur-mesure à partir d'un
langage de programmation de
la famille «low code». Selon
Benoît Simonet, «il n'est pas
nécessaire d'avoir appris la
programmation informatique
pour utiliser le " low code " . Il
suffit d'avoir un esprit analytique. Ainsi, un professionnel
non-informaticien mais
connaissant bien son besoin
métier est capable de développer une application par l'association de briques préprogrammées». Cela accroît
l'agilité de l'entreprise et lui
permet d'aller plus vite dans
la création de nouvelles applications ou services, que ce soit pour le Web ou pour le
mobile. «En comparaison, on développe six à dix fois plus
vite qu'avec le langage Java, pour 60 à 70 % de ressources
en moins», enchérit Benoît Simonet.

CtrlX Automation,

PHOTO DR

Emploi de la réalité
augmentée sur une ligne de
production industrielle à
l'aide d'outils issus de
la plateforme Xcelerator
de Siemens.

Arts&MétiersMAG

N°423 / Décembre 2020-Janvier 2021

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