Arts&MétiersMag - N°423 - Décembre 2020/Janvier 2021 - 31

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CLAUDE : DEPUIS COMBIEN DE TEMPS TRAVAILLES-TU CHEZ PERENCO ?
Jordan Edmond : J'ai rejoint Perenco en 2019 après une première
expérience dans le rafﬁnage. J'en avais beaucoup entendu parler à
l'école à travers les anciens élèves. Je souhaitais intégrer un groupe
à dimension humaine qui serait agile et ﬂexible, où les décisions se
prennent rapidement, contrairement aux grands groupes qui peuvent
être très cloisonnés.
Aujourd'hui je suis Ingénieur Production en rotation au Gabon. Ce que
j'aime chez Perenco, c'est le challenge quotidien. Dès le départ, j'ai
été responsable des installations et de la production. En plus, c'est
particulièrement stimulant d'évoluer dans une entreprise qui ne cesse
de se développer partout dans le monde, au Brésil et au Mexique
récemment. Nous avons toujours des perspectives d'avenir dans
un univers très concurrentiel. Mon quotidien conforte ce choix, je ne
pensais jamais naviguer à côté d'une baleine ou de dauphins en partant
au travail le matin... et toi ?

Claude Neis : J'ai intégré le Groupe il y a 18 ans, après un Master
en biomécanique à Montréal dans le cadre de mon cursus aux Arts et
Métiers. Mon ancien colocataire travaillait chez Perenco et c'est comme
ça que tout a commencé. Je voulais voyager, être sur le terrain, et ça
correspondait parfaitement au poste qu'on m'a proposé. Et moins
de deux semaines après l'envoi de mon CV, j'étais au Gabon en tant
qu'Ingénieur Production. Sortir de l'école et se retrouver tout de suite
en charge d'une équipe de 15 personnes, au milieu de nulle part, ajuster
les paramètres des puits, se déplacer en forêt équatoriale et croiser
des éléphants... C'était une expérience incroyable. Cinq ans après, j'ai
été promu Chef de Site. Aujourd'hui, je suis Responsable Coordination
des Opérations au bureau de Paris. Que ce soit onshore ou offshore,
en expatriation ou basé à Paris ou à Londres, j'ai occupé des postes
très variés (Projets, Audit, HSE, Opérations). Les possibilités d'évolution
et la mobilité en interne sont très rapides.

JORDAN : EN QUOI TON CURSUS AU SEIN DE L'ENSAM T'A-T-IL AIDÉ À EXERCER TON MÉTIER ?
Claude : Quand on est Chef de Site, on gère des problèmes techniques
mais surtout des Hommes. L'ENSAM m'a beaucoup appris sur cet
aspect humain : on partage la même chambre entre étudiants, on se
voit 24/24h et on travaille en équipe, on a intérêt à bien s'entendre. C'est
exactement ce que l'on retrouve chez Perenco quand on est sur une
plateforme pétrolière. Il y a aussi l'aspect pédagogique : la formation
généraliste à l'ENSAM correspond à la polyvalence demandée sur
chaque poste chez Perenco. Enﬁn, à l'ENSAM, on nous demande de

connaître le terrain pour être légitime en tant que chef. C'est pareil chez
Perenco : tout le monde passe du temps sur site.
Jordan : Je retrouve aussi très clairement cette valeur de cohésion
chez Perenco. Les hommes et les femmes qui y travaillent font la force
du Groupe. J'ai passé des nuits entières sur site avec les équipes de
maintenance pour redémarrer des installations, et le matin j'ai eu le
sentiment du devoir accompli grâce au travail d'équipe.

JORDAN : QU'EST-CE QUI FAIT SELON TOI, LA SINGULARITÉ DE PERENCO ?
Claude : Ce qui fait notre force, c'est qu'on peut penser différemment :
on n'est pas obligés de rentrer dans un cadre. J'ai toujours eu
l'opportunité de m'exprimer et de tenter des choses qui n'auraient pas
toujours été possibles ailleurs.
Plus on progresse, plus on peut façonner sa fonction selon sa
personnalité, créer, inventer...
On a tellement d'idées qu'on trouve l'opportunité de développer de
nouveaux services pour s'adapter à l'évolution du marché. Le champ
des possibles est très ouvert. Du coup, on ose et on a plaisir à venir
travailler.
L'autre singularité, c'est qu'on a un mode de fonctionnement familial,
qui tient peu compte de la hiérarchie : quand on est sur une plateforme,
on la gère comme si c'était notre propre maison.

Jordan : C'est vrai que Perenco cultive l'ownership : l'entreprise crée les
conditions pour que chacun s'approprie pleinement son travail, ses efforts
et ses résultats. Etre sur site, c'est comme gérer une micro-entreprise. Le
rapport avec les populations locales est fondamental, et nous sommes
attentifs à l'aspect social et environnemental. Perenco crée de l'emploi
parmi les villageois, notamment dans les régions isolées. On lance aussi
des programmes autour de l'Education et de la Santé ainsi que des
projets d'agriculture pour accompagner les populations vers une prise
d'autonomie. Quand je produis du gaz pour alimenter Libreville, je me sens
utile parce que je rends un vrai service à la population. Et évidemment,
on met tout en œuvre pour limiter notre empreinte sur l'environnement
au quotidien. On a une responsabilité envers l'environnement dont nous
exploitons les ressources naturelles, mais aussi envers les personnes
avec et auprès desquels nous travaillons.

CLAUDE : ET PENSES-TU QUE NOTRE RESPONSABILITÉ EST AUSSI D'ÊTRE TOUJOURS PLUS INNOVANTS ?
Jordan : J'ai l'impression que le Groupe s'est construit sur ce principe
en sachant développer un savoir-faire pour exploiter des champs
pétrolifères matures. Encore aujourd'hui, dans le domaine du gaz, nous
avons créé la première usine de liquéfaction ﬂottante du monde au
Cameroun, à partir de la conversion d'un méthanier. Mais également
avec toute la réﬂexion engagée autour du decommissioning. La
motivation est constante et commune, on se challenge, on a toujours
envie de faire mieux avec moins. Cette créativité, ce sens de l'innovation
étaient déjà très présents dans les valeurs des Gadz'Arts.
Claude : Oui c'est à ça qu'on nous reconnait d'ailleurs. On a
encore de nouvelles idées sur des champs qui nous appartiennent
depuis plus de 20 ans. On fait du forage de façon plus inventive,
avec des métiers qui ont été internalisés. Nous gardons un esprit
critique par rapport à nos propres pratiques et à notre organisation.

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Et surtout, on fait les choses nous-mêmes alors que beaucoup font appel
à d'autres sociétés. Quand on reprend un champ, on essaie d'optimiser
l'organisation des personnes qui travaillent sur le site, de voir comment on
peut prolonger sa durée de vie...On ne réinvente pas, mais on fait les choses
de façon plus innovante oui. Pour cela, on écoute les idées de chacun, et
on prend les décisions rapidement, alors que dans certaines structures cela
peut prendre des années. On pourrait se déﬁnir comme des artisans du
pétrole : on s'adapte aux champs et aux situations, et pas l'inverse.
Jordan : Ça me plait bien ça, « Artisans du Pétrole ». C'était un plaisir
d'échanger avec toi Claude, entre Gadz'Arts.
Claude : Pour moi aussi Jordan et je suis heureux de voir que
malgré les 15 ans qui séparent nos deux promotions de l'ENSAM,
l'esprit perdure.

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