Arts&MétiersMag - N°427 - Mai 2021 - 55

Au stade Paul-Meyer, Georges Guillon (Pa. 116)
gagne l'épreuve du 1 000 m le 27 août 1922, à
Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne. Il fut
sélectionné pour le steeple, course de demi-fond
de 3 000 m avec obstacles, aux jeux Olympiques
d'Anvers en 1920. C'est lui qui, trente ans plus tard,
lancera les Journées nationales du sport gadzarts,
une des ancêtres des UAI.
de l'effort, Tous leurs cœurs, tous leurs corps sont à la fête
quand ils combattent les plus forts, Dans l'adversité se dégagent
les traits des hommes de demain, Et nous sommes
dans les orages les perdants qui ne regrettent rien.»
UAI : cette suite de voyelles est empruntée à une aventure
qui commence en 1892, quand est créée l'Union athlétique
indépendante à Paris 1er
- UAI, donc. Puis ce club s'enrichit
de nombreux étrangers et, avec les mêmes initiales, le nom
fut changé en Union athlétique internationale. À la naissance
du centre parisien d'Arts et Métiers, en 1912, les élèves y
adhèrent en masse. C'est pourquoi, sur la suggestion de Jules
Bouzon (Ai. 089) et Gaspard Dazelle (An. 102), le nom
Union athlétique intergadzarts fut adopté. Ce club fournit
très vite des internationaux à l'équipe de France, dont les
frères René et André Mourlon, qui furent longtemps les
champions et recordmen de France en sprint.
LE RENDEZ-VOUS DE L'AMITIÉ
ET DE LA FRATERNITÉ
En 1921, ami de la Communauté et mécène, Paul Meyer
achète un terrain de 34 ha à Sucy‑en‑Brie (Val‑de‑Marne).
Il y fait construire le stade Paul‑Meyer, qui sert aux entraînements
de l'UAI. Des Gadzarts s'y font remarquer, dont :
Maurice Damien (Ai. 117), Sébastien Berger (Cl. 114),
François Lavaur (Ai. 122), champion de France du
4 5 100 m, et le fameux Georges Guillon (Pa. 116), sélectionné
pour le steeple aux jeux Olympiques d'Anvers en
1920 (1)
1905. Superbe action
footballistique, tir au
. Mais l'athlétisme ne brille pas seul - d'ailleurs,
François Lavaur devient capitaine de l'équipe de rugby.
En rugby, section présidée par Jean Bardinot (Pa. 119), des
Gadzarts tiennent leur rang dans les sept équipes du club.
André Rosette (An. 121), lui, préside la section tennis. Un
journal, «l'Esprit sportif», est créé en 1932 avec Yves
Colombot (Cl. 117) à la rédaction en chef. Après la
(1)
Sauf erreur, seuls deux Gadzarts ont obtenu des médailles olympiques pour la
France : Gilles Bertould (An. 168) en relais 4 x 400 m, huitième en 1968 à Mexico,
mais médaillé de bronze en 1972 à Munich ; le champion du monde Jean-Claude
Olry (An. 169) avec son frère Jean-Louis, en canoë biplace, épreuve de slalom,
médaillé de bronze en 1972 à Munich.
but ou simple exercice,
du Gadz'Arts club
châlonnais (photo
fournie par Bernard
Derelle, Ch. 168).
L'Ovalie, reine historique
«Civils et universitaires craignent
l'UAI des Gadzarts !» Faites le test :
ceux qui chantent «l'UAI» sont tous
sportifs et les Grands Archis ont tous joué
au rub's - au rugby ! Pour s'en
convaincre, il suffit de nommer, par
exemple, André Guinard (Cl. 108), futur
industriel des Pompes Guinard (1)
, dans la
première équipe de Cluny. Ou Roger
Gibert (Ai. 125), au Stade bordelais (SBUC)
avec Chaban-Delmas (2)
. Plus près de
nous, l'équipe de l'Ensam Bordeaux a été
championne de France universitaire en
1974 face à l'Unité d'enseignement et de
recherche d'éducation physique et
sportive de Grenoble.
Il y eut aussi d'authentiques champions.
En mars 2012, AMMag présente, dans
«l'Art de l'essai», les exploits de Marcel
Besson (Cl. 119) et Gilbert Gérintes (Cl. 118)
dans le XV tricolore des années 1924 à
1926. Avec de telles pointures, Cluny avait
gagné en 1920 le titre de champion de
France au challenge des Grandes Écoles !
Alain Millot (Ai. 167) et Gérard
Besson (Ch. 149), signataires de
l'article d'AMMag, s'interrogeaient
sur l'existence d'autres Gadzarts
internationaux. Eh bien, oui ! Il y
eut (Jean) François Poeydebasque
(An. 108), féroce trois-quarts
centre de l'Aviron bayonnais,
champion de France en 1913 et
international à deux reprises au
tournoi des Cinq-Nations.
Poeydebasque mourra à 23 ans
au chemin des Dames (Craonnelle)
le 21 septembre 1914. C'est en son
honneur que fut créé en 1931, au
stade Jean-Bouin à Paris, un
challenge portant son nom pour
récompenser la meilleure équipe de
nos Écoles. Sans oublier André Rapin
(An. 129), centre du XV tricolore face à
la Roumanie en 1938.
(1) Lire aussi AMMag de juin-juillet 2002.
(2) Lire aussi AMMag de mars 2021, p. 60.
L'Aviron bayonnais a fourni de grands rugbymen.
Il fut trois fois champion de France, notamment le
20 avril 1913 avec François Poeydebasque (An. 108),
buteur, trois-quarts centre (rangée du milieu, en
maillot, deuxième en partant de la gauche, coiffé
d'un béret), qui mourra à 23 ans l'année suivante,
durant la Première Guerre mondiale.
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N°427 / Mai 2021
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PHOTO DR FOURNIE PAR BERNARD DERELLE (CH. 168)
PHOTO MUSÉE BASQUE ET DE L'HISTOIRE DE BAYONNE
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