Arts&MétiersMag - N°432 - Décembre 2021/Janvier 2022 - 51

Trois exemples de start-up soutenues
par AMBA ont été présentés en binôme :
d'une part, le créateur de l'entreprise et,
d'autre part, son «business angel» attitré.
de sa jeune pousse marseillaise, qui développe une technologie
permettant de récupérer de la chaleur pour la transformer
en électricité (2)
. Son financeur, Guy Fleury (Ai. 161),
n'a pas tari d'éloges sur cette société, récemment introduite
en Bourse pour accélérer son développement.
Autre succès et non des moindres, avec la biotech nantaise
Xenothera, qui développe un traitement à base d'anticorps
polyclonaux contre les coronavirus. Sa fondatrice, la médecin
Odile Duvaux (petite-fille de Gadzarts), a été soutenue
par AMBA, Pierre Tarissi (Ai. 170) en tête, qui en a fait une
promotion chaleureuse. La pandémie de Covid-19 a propulsé
Xenothera sous les projecteurs. Cette start-up des
biotechnologies, issue de la recherche en immunothérapie,
a réactivé au pas de course son médicament candidat dans
la lutte contre les coronavirus, le Xav-19. L'entreprise avait
travaillé dès 2016 sur ce sujet avant de le mettre de côté
faute de marché et pour suivre d'autres directions.
Enfin, aux antipodes des deux premières start-up, Kazoart
était présentée par Alain Henry (Ch. 169) au côté de Mathilde
Le Roy, PDG de la jeune pousse. Galerie d'art en ligne bordelaise,
pionnière en France, Kazoart fait le lien depuis ses
origines entre art et innovation. Mathilde Le Roy prépare sa
troisième levée de fonds après une
année 2020 record, qui l'a menée
au cinquième rang mondial de la
vente d'art en ligne.
PETITES CONFIDENCES
ENTRE AMIS
La seconde partie de soirée donnait
la parole à quatre AMBA dont les
différentes expériences ont captivé
l'assemblée. Plusieurs sujets ont
été abordés, du montant des
tickets investis au choix de la startup.
Pour Grégoire Argenton, centralien,
«l'enjeu n'est pas uniquement
d'investir dans une start-up
qui paraît sympathique. Je m'efforce
de le faire dans des conditions
qui me permettent d'espérer
en vivre». Ange d'affaires quelque
peu atypique, Grégoire vit effectivement
de ses investissements
réalisés dans les start-up : «Il est
possible de gagner de l'argent en
étant " business angel " . Ce n'est pas
toujours évident parce qu'il est
extrêmement facile de perdre de
l'argent. Il faut comprendre que,
quand vous investissez, c'est pour
un certain nombre d'années - de
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N°432 / Décembre 2021-janvier 2022
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Attentif, le public,
qui assistait à
la manifestation
d'Arts & Métiers
business angels fin
septembre à l'hôtel
d'Iéna, Paris 16e
,
prenait des notes
et engrangeait
les conseils.
DES TICKETS, DES COUPS DE CŒUR
Pour Patrick Siedel (Ch. 180), l'histoire est tout autre
puisqu'il entre à la direction des start-up qu'il aide. «Le
ticket ? C'est vrai que j'en fais moins, et sur des montants de
30 000 euros ou d'un peu plus de 100 000, parfois d'un peu
plus de 200 000. Pour un " business angel " , ce n'est pas usuel.
Mais ça correspond à une affinité et à un souhait particuliers
d'accompagner telle entreprise dans tel secteur.»
Arnaud Choquard (Ch. 183) investit dans des tickets allant
de 5 000 à 10 000 euros. «Ça dépend des fonds personnels
et je préfère effectivement me diversifier dans les secteurs
et dans mes coups de cœur. J'aime bien investir dans les
secteurs dont j'ignore tout, parce que là, c'est une vraie
aventure et j'apprends des choses.»
Outre les tickets investis, il était aussi question de quelques
lois fondamentales et de pièges à éviter. Pierre Rochette
(Cl. 161) a été prolixe en conseils. «Ne mettez pas des
(2) Lire aussi AMMag de novembre 2019, p. 39, et de septembre 2021, p. 10.
cinq à sept ans en moyenne. Pour avoir des chances de gagner
un peu, il faut quand même se diversifier un minimum. En
bref, il va vous falloir faire cinq fois quelques investissements
chaque année, tout ça pendant cinq, sept ans avant d'espérer
par la suite que vos premiers investissements permettront
de financer la suite.» Grégoire Argenton gère en ce moment
une trentaine de jeunes pousses, pour des tickets variant de
5 000 à 30 000 euros.
PHOTO É. ROUBERT / AMM
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