Arts&MétiersMag - N°432 - Décembre 2021/Janvier 2022 - 53

«la Silicon Valley n'a pas le monopole de l'invention ni de
la créativité, elle a le génie de raccorder les nouvelles idées
au marché, au bon moment et avec suffisamment de capitaux.
Ainsi, il y a environ 1 000 sociétés de " venture capital "
[capital-risque, en français, NDLR] aux États-Unis, dont 300
dans la Silicon Valley, contre seulement 100 en France».
BGV LÈVE SON 5e
FONDS D'INVESTISSEMENT
Dans ce sens, Benhamou Global Ventures (BGV) (1)
est une
société de capital-risque par-delà les frontières. Elle s'occupe
de start-up du monde entier : en Europe, dont la France,
mais aussi en Israël, en Inde, etc. «BGV se concentre sur
l'intersection entre l'entreprise 4.0, celle de l'ère de l'intelligence
artificielle, et les start-up.» Elle a vocation à intervenir
précocement, durant la prime enfance de la start-up, et
à escorter les fondateurs sur le moyen et long terme, jusqu'à
leur introduction en Bourse. «Nous les accompagnons de
bout en bout. BGV a ainsi mené en mars 2020 l'introduction
au Nasdaq de Grid Dynamics, start-up dont le chiffre d'affaires
a doublé en quelques années jusqu'à 200 millions de
dollars, pour une capitalisation boursière de 2 milliards.»
Capital-risqueur,
fondateur et «general
partner» de BGV, Éric
Benhamou (Ai. 172) a
témoigné depuis Palo
Alto, en Californie,
de sa riche expérience
de financement
et d'accompagnement
de start-up.
Après quinze ans d'activité, BGV lève son 5e fonds d'investissement
auprès d'investisseurs : grands groupes, assureurs,
fonds souverains... Soumise à une forte obligation de retour
vers ses investisseurs comme tous les capital-risqueurs,
l'activité de BGV se caractérise par sa sélection de start-up
à fort potentiel de croissance, pour des investissements
uniquement en capital et n'excédant pas 25 % de participation,
mais actifs sur plusieurs tours jusqu'à l'introduction
en Bourse. Ce sont donc des investissements très risqués,
menés durant cinq à sept ans. «L'activité du " business angel "
se différencie essentiellement de celle du capital-risqueur
par l'investissement de son capital personnel, pour un accompagnement
limité à un ou deux tours. Il y a complémentarité
entre les deux : axé sur la qualité des équipes, le
" business angel " intervient en amont. Avec une obligation
de retour financier, le capital-risqueur, lui, se concentre sur
le plan d'affaires, avec une approche plus dépassionnée.»
Sachant qu'un quart seulement des capital-risqueurs gagne
de l'argent, Éric Benhamou recommande de travailler son
réseau. Il faut rencontrer un grand nombre de fondateurs
et étudier beaucoup de projets, a-t-il dit, afin «de développer
un " pattern recognition engine " , un moteur de reconnaissance
des formes, sorte de jugement subconscient qui
permet de sentir intuitivement les pierres d'achoppement
et les tendances, en s'appuyant sur les enseignements de
l'expérience». Il faut, en somme, devenir excellent en formant
son esprit à travers un entraînement intensif et l'accumulation
d'expériences variées. «Capital-risqueur et Gadzarts,
j'ai besoin de collaborer avec AMBA. Et AMBA peut utiliser
les services de BGV», a conclu Éric Benhamou.
Jean-Jacques Durante (An. 175)
(1) https://benhamouglobalventures.com
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N°432 / Décembre 2021-janvier 2022
53
Quadrilatère de
2 km par 3, la Silicon
Valley a développé
le génie de raccorder
les nouvelles idées
au marché, au bon
moment et avec
suffisamment de
capitaux.
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