Arts&MétiersMag - N°434 - Mars 2022 - 35

Eva, une machine,
EOS et le fabricant automobile Daimler AG)
ont mis en commun leurs connaissances et
savoir-faire pour y parvenir. L'objectif était de
réduire les coûts de fabrication additive et de
passer à la production en grande série de pièces
complexes grâce à une ligne où les processus
de fabrication additive et soustractive sont intégrés
et automatisés.
AUCUN TRAVAIL MANUEL
Dans un atelier de l'usine Premium Aeortec à
Varel, commune du nord de l'Allemagne, une
station autonome déballe les sacs de poudre
d'aluminium et la prépare avant de la transporter
jusqu'à l'imprimante 3D. Le plateau sur
lequel reposent les pièces imprimées sort automatiquement
de sa chambre une fois l'opération
terminée. Son déplacement de poste en poste
est assuré par un chariot autoguidé. Une fois le
plateau sorti du four (traitement thermique), le
préhenseur d'un bras robotisé le récupère avant
de le déposer sur une table de mesures optiques.
Ici, on vérifie la qualité et la conformité de
chaque pièce. Dernière étape : le plateau est
acheminé jusqu'au poste de sciage chargé de
séparer les pièces du plateau.
Toutes les informations collectées au cours de
la production sont transmises à un centre de
contrôle. C'est de là que partent les ordres
(1)
NextGenAM, pour «Next Generation of Additive
Manufacturing», en français «fabrication additive
de nouvelle génération».
(2)
3 fonctions
L'automatisation de certaines tâches
de production, notamment quand
une pièce passe de la fabrication
additive à l'usinage, est déjà une réalité
dans les machines hybrides.
C'est le cas d'Eva, machine hybride conçue
et fabriquée en France par Namma, société
cofondée par Mickaël Audureau, Clément
Cazautets (Am. 217), Robin Genty et
Tom Lopez (Am. 217), tous quatre diplômés
de l'Ensam Bordeaux (1)
.
Eva est capable de regrouper plusieurs
procédés de fabrication dans le même bâti.
«Grâce à l'association de l'impression 3D
par fil fondu polymère, l'usinage 3 axes
polymère ou métal et la découpe-gravure
laser de polymère ou composite dans une
seule machine, déclare Clément Cazautets,
responsable marketing et communication,
différents produits sont réalisables par les
entreprises : prototypes, maquettes,
pièces structurelles, gabarits. Il est
également possible de combiner plusieurs
procédés sur une même pièce. Par
exemple, imprimer une pièce polymère en
3D dans le plateau de 1 000 x 500 x
500 mm, la surfacer en usinage afin
d'obtenir des cotes et des états de surface
précis et y graver au laser un numéro de
série - le tout à l'aide d'une seule interface
de pilotage.»
Leur machine a suscité plus qu'un intérêt
poli, puisque HT Industries, grand
sous-traitant de la fabrication additive,
notamment pour les industriels de
l'aéronautique, l'étudie actuellement.
(1)
Lire aussi AMMag d'octobre 2020, p. 25.
Impossible d'en savoir plus à cause d'un accord de
confidentialité avec un très gros client.
Les trois procédés d'Eva en action : fabrication
additive, usinage et marquage au laser.
À Varel, au nord de l'Allemagne, l'usine
automatisée de Premium Aeortec s'est lancée
dès 2016 dans l'impression 3D. C'est là que fut
expérimenté le projet NextGenAM.
Les fondateurs de la start-up Namma, de g. à dr. : Robin Genty, responsable technique-achat,
Mickaël Audureau, responsable commercial, Clément Cazautets (Am. 217), responsable
marketing-communication, et Tom Lopez (Am. 217), responsable technique-finance.
Les quatre jeunes gens ont remporté la médaille de bronze aux Olympiades des métiers dans
la catégorie production industrielle en janvier à Lyon. Deux ans plus tôt, ils avaient gagné
l'or aux Olympiades de Nouvelle-Aquitaine.
Arts&MétiersMAG
N°434 / mars 2022
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