Arts&MétiersMag - N°437 - Juin/Juillet 2022 - 46

HISTOIRE & PATRIMOINE GRANDES FIGURES
Marius Marmonier (Ai. 1883)
NAISSANCE
Le 20 janvier 1868,
à Lyon 6e
.
CARRIÈRE
1894 Seconde son père
dans l'entreprise familiale.
1898-1911 Écrit de
nombreuses pièces de
théâtre («la Nuit» en 1898,
«l'Irradié» en 1905, «la
Veilleuse» en 1907, «l'Œil
du beffroi» en 1908,
«l'Œuf» en 1909, «l'Arche»
en 1911, etc.).
1899 Brevet d'un moteur
à explosion à taux de
compression variable.
1905 Brevet d'un moteur
à explosion à détente
complète.
1906-1907 Romans
«l'Essor», «Plus Haut».
1907 Directeur de
Marmonier Fils.
1924 Brevet d'un système
de pressoir hydraulique
duplex et triplex.
DÉCÈS
Le 4 juin 1927, à Lyon.
Des chiffres
et des lettres
Issu d'un grand-père et d'un père inventeurs et industriels, ce Gadzarts baigna sa vie
durant dans la mécanique et l'innovation. Passionné d'automobile et de vitesse,
Marius Marmonier conçut même en 1920 la voiture familiale dont il rêvait. C'était aussi
un littéraire, qui taquina une plume féconde en pièces de théâtre et en romans.
M
Félix Marmonier,
le père de Marius,
construisit en 1882
le premier tricycle
automobile
à vaporisation
instantanée.
Il est ici conduit
par le contremaître
de l'usine et Félix est
assis à l'arrière.
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N°437 / juin-juillet 2022
arius Félix naît le 20 janvier 1868, rue
Fénelon à Lyon 6e
. Mécanicien autodi.
Il est le fils aîné de
Félix Marmonier, 29 ans, et de Maria
Bouvard, 22 ans (1)
dacte, le père a été formé dans l'atelier de
mécanique et de tournage sur métaux de son propre
père, Norbert, un ancien serrurier de Bourgoin (Isère).
Ayant un sens inné de la mécanique, Félix a repris
l'atelier familial en 1855, à 17 ans, et s'est spécialisé avec
grand succès dans la fabrication de presses et pressoirs.
Un brevet déposé en 1874 d'un dispositif de serrage dit
«à leviers différentiels» donne à l'entreprise un essor
considérable. Inventeur de génie, il construit en 1882,
à 44 ans, le premier tricycle «automobile» à vaporisation
instantanée. L'extension considérable de l'entreprise
entraîne des déménagements successifs de la famille qui
compte neuf enfants. Seuls cinq garçons deviendront
adultes : après Marius, viendront Pierre (1871), Louis
(1874), Petrus (1876) et Victor (1877).
ADOLESCENT REBELLE
Marius est élevé rudement, ses relations d'adolescent
avec son père sont difficiles. Après des études à Lyon,
il est interne à l'école des Maristes-Saint-Étienne, aux
classes préparatoires réputées. Il est admis, 6e
sur 100,
à 15 ans, dans la promotion 1883 de l'école d'Arts et
Métiers d'Aix. Ses bulletins semestriels confirment
de très bons résultats dans toutes les
matières, mais sa personnalité un peu rebelle
s'affirme : les appréciations sont nuancées dans
les ateliers où il est décrit comme «exalté avec
une tendance à la dissipation». Cette conduite,
conséquence vraisemblable d'un certain ennui
pour celui qui avait gambadé toute son enfance
dans les vastes ateliers de son père, fait fléchir
sa moyenne générale avec le rang final - encore
très honorable - de 33e
accompagné de l'annotation
: «Intelligent, mais un peu étourdi et
léger, aurait pu faire mieux encore.» Son large
potentiel avait donc été détecté !
Diplômé, il ne revient pas immédiatement seconder
son père dans l'entreprise lyonnaise,
pourtant en expansion. Après ses obligations
militaires, il parfait sa formation et acquiert
d'autres expériences durant deux ans, notamment
à Paris. Il rencontre Gabrielle Deschamps
de la Celle, qu'il épouse le 8 mai 1894. Elle a
21 ans, lui 26. Le couple aura quatre enfants :
Madeleine, Anne, Denise et Paul.
Ils s'installent à Lyon, où Marius devient un
collaborateur efficace de son père dans l'entrePHOTO
ARCHIVES FAMILIALES J. MARMONIER
PHOTO ARCHIVES FAMILIALES J. MARMONIER
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