Arts&MétiersMag - N°437 - Juin/Juillet 2022 - 53

HISTOIRE & PATRIMOINE MÉMOIRE DE GADZARTS
Redonner vie
à de vieilles bobines
Vos 35 mm, 16 mm, 9,5 mm, 8 mm, Super 8 ou Super 8 sonore
dorment dans une armoire ? Confiez-les à Gilles Langlois (Bo. 177),
passionné de technique. Pour peu qu'ils aient trait à l'histoire
gadzarique, il les éveillera d'un baiser numérique. Comme il le
raconte, «numériser un film, c'est pas du cinéma».
P
armi les Gadzhistoriens, l'idée a germé de faire
appel aux camarades qui possèdent des bobines
renfermant des séquences liées à nos traditions,
nos actions, nos valeurs en vue de numériser ces
films pour les partager avec le plus grand nombre (1)
.
Outre des films familiaux prêtés par des amis, toutes les
bobines des fonds d'archives de Liancourt ainsi que celles
de quelques camarades sont déjà en machine. Parmi ces
images, certaines sont des perles, comme «les Aventures de
Zim Zim», dessin animé réalisé en projet de fin d'études par
les An. 150 et Ai. 150. Sans parler de cette séquence tournée
en 1934 au grand amphi de la Sorbonne, lors de la remise
de la Légion d'honneur aux écoles d'Arts et Métiers.
IMAGES RÉCUPÉRÉES À LA VOLÉE
Quand on veut éviter la méthode haute-fidélité d'acquisition
image par image, on peut recourir à une technique calquée
sur ce que pratiquaient les chaînes de télévision jusqu'à la
fin des années 80 : le télécinéma. Le film était passé dans un
projecteur tandis qu'une caméra reprenait les images à la
volée via un système optique. Les lecteurs les plus âgés se
souviennent que, lors de soirées cinéma proposées par
l'ORTF, lorsque le film cassait, l'intermède du «Petit Train
À vous, Cognacq-Jay ! La salle de télécinéma de l'ORTF, à Paris 7e
.
Table de numérisation
de 16 mm. Avec ce
dispositif «objectif dans
objectif», on reprend
une image virtuelle de
la pellicule initiale.
du rébus» prenait le relais durant le temps nécessaire à la
réparation : il était diffusé par télécinéma.
Diverses techniques ont été mises en œuvre : reprise d'une
projection sur écran, reprise d'une rétroprojection sur verre
dépoli et, enfin, reprise d'image virtuelle de la pellicule. Ce
dernier dispositif, appelé «objectif dans objectif», exige une
modification notable du projecteur au niveau de sa lanterne
et l'adaptation d'un objectif dont la focale sera choisie en
fonction des caractéristiques optiques de la caméra. Ses
avantages ? Un moindre encombrement, un seul réglage de
netteté au lieu de deux et un travail en pleine lumière. Son
inconvénient ? Cette technique, très fidèle, trahit la moindre
altération de la pellicule. Mais ces poussières, ces rayures,
ces taches ne font-elles pas tout le charme des films anciens ?
EN QUÊTE DES FILMS DU BICENTENAIRE
Le signal vidéo issu de la caméra, autrefois en composite,
aujourd'hui en numérique (DV, HDV ou HDMI), est envoyé
à un ordinateur pourvu du logiciel ad hoc via une carte
d'acquisition. L'éventuel signal sonore inscrit sur la pellicule
est repris sur la sortie son du projecteur et envoyé à la même
carte d'acquisition qui synchronise avec l'image. Ainsi, les
séquences sont enregistrées sous forme de fichiers vidéo.
Un rêve ? Retrouver, avec l'aide du GP 66 (arts, médias), les
«rushes» effectués en 1980 par les équipes du réalisateur
Jean-Dominique de La Rochefoucauld lors des célébrations
du bicentenaire des Arts et Métiers !
Gilles Langlois (Bo. 177)
(1) Adressez‑vous à gilles.langlois78@orange.fr ou nicolas.devienne@gadz.org
Arts&MétiersMAG
N°437 / juin-juillet 2022
53
PHOTO G. LANGLOIS
PHOTO DR / «L'ÉVOLUTION DES TECHNIQUES» - ORTF
Arts&MétiersMag - N°437 - Juin/Juillet 2022

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