Arts&MétiersMag - N°439 - Octobre 2022 - 68

FONDATION
Apprendre
(aussi) en
réalisant
Les nouveaux programmes des classes préparatoires
aux grandes écoles d'ingénieur encouragent l'enseignement
au travers de projets pratiques, en complément des cours
académiques. Au lycée Marie-Curie de Nogent-sur-Oise,
la démarche enchante élèves et professeurs.
N
Nogent-sur-Oise (Oise), 29 juin. Les élèves de première année
de la prépa PTSI-PT du lycée Marie-Curie (1)
programment un bras
robotisé qu'ils ont conçu et fabriqué. Celui-ci doit saisir une ampoule
de sérum physiologique avant d'en verser une goutte dans
un verre posé à côté. «Cette démonstration, qui clôture l'année
scolaire, s'appuie sur tous les points étudiés au cours des mois
précédents», déclare Julien Dupuy (Bo. 203), professeur agrégé
de la classe prépa des sciences de l'ingénieur. Également diplômé
de l'École nationale supérieure de Rennes, il occupe un poste
d'enseignant depuis le début de sa carrière. En plus des cours qu'il
prodigue, il gère le laboratoire des sciences de l'ingénieur et
consacre du temps au développement d'activités pédagogiques
avec son confrère, Philippe Daniel.
TRADUIRE LA THÉORIE AVEC SES MAINS
Les activités pédagogiques, autrement dit «pratiques», changent
à chaque promotion. Mais un impératif demeure : traduire dans
le monde réel les enseignements théoriques inscrits au programme
académique. Comment inclure dans un projet unique les connaisLes
élèves de la prépa PTSI-PT du lycée Marie-Curie testent
le bras cobot que chacun d'eux a conçu, fabriqué, puis programmé
grâce aux connaissances acquises tout au long de l'année.
Nour Tarboush, élève : «Le projet pédagogique m'a aidée à mieux
comprendre les cours théoriques. Je retiens mieux en voyant !»
sances acquises en asservissement, cinématique, électronique de
puissance, fonderie, fabrications soustractive et additive, CFAO
ou en programmation informatique ? L'exercice n'est pas simple.
L'année dernière, le bras robotisé fut la solution. «Les élèves ont
d'abord créé une maquette numérique du robot. Le socle a été
réalisé en alliage d'aluminium dans la fonderie du lycée. Il a ensuite
été usiné pour accueillir un servomoteur. Les éléments des bras et
le préhenseur ont été imprimés en 3D, les fils électriques et les
composants électroniques (dont les servomoteurs et les capteurs
de positionnement) ont été acquis sur le marché. Une fois assemblés,
ils ont servi à mouvoir le bras», raconte Julien Dupuy. Le
dernier acte consistait à programmer la préhension du flacon et
le versement d'une goutte dans un verre.
BONNE AMBIANCE ET ENTRAIDE EN PRÉPA
Nour Tarboush, qui a eu le bac de mathématiques-physique en
Syrie, est arrivée en France il y a trois ans. À présent parfaitement
francophone, elle approuve l'approche de ses professeurs : «Le
projet pédagogique m'a aidée à mieux comprendre les leçons
théoriques. Je retiens mieux en voyant. J'ai trop aimé !» Alban
Fréville, autre élève qui vise Centrale ou les Arts, approuve et retient
aussi la disponibilité des professeurs ainsi que la très bonne ambiance
de la classe. Les professeurs confirment l'entraide entre
élèves, notamment quand certains rencontraient des difficultés.
Ce point est suffisamment rare en prépa pour être souligné.
Djamel Khamès, à Nogent-sur-Oise
Julien Dupuy (Bo. 203, à g.), également diplômé de l'École nationale
supérieure de Rennes, et Philippe Daniel sont deux professeurs agrégés
de la classe prépa des sciences de l'ingénieur du lycée Marie-Curie.
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N°437 / juin-juillet 2022
N°439 / octobre 2022
(1) La PTSI-PT (physique, technologie, sciences de l'ingénieur-physique technologie) est la prépa
historique des postulants à l'Ensam ; le lycée a noué un partenariat avec la Fondation Arts et
Métiers (bourses Marchetta, futur fablab, visites de Liancourt).
PHOTO D. KHAMÈS / AMM
PHOTO D. KHAMÈS / AMM
PHOTO D. KHAMÈS / AMM

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