Arts&MétiersMag - N°443 - Mars/Avril 2023 - 20

ENTREPRISE USINE DU FUTUR
FENÊTRE
OUVERTE
SUR TRYBA
De 2019 à 2022, le groupe Tryba a investi plus de 30 millions d'euros, soit 8 à 10 % du chiffre
d'affaires annuel, pour agrandir son usine de Gundershoffen (Bas-Rhin), dont la superficie
est passée de 50 000 à 60 000 m². Les investissements ont également permis de verdir
l'alimentation énergétique et de transformer l'outil industriel de plusieurs ateliers dans
l'esprit de l'industrie 4.0. Arrêtons-nous sur celui de la vitrerie.
JÉRÔME OBERLÉ
(Me. 214), responsable
du département
verre chez Tryba,
a été chargé de la
conception, des
investissements
et de la mise en place
du nouvel atelier de
vitrerie de l'usine de
Gundershoffen (67).
L
20 Arts&MétiersMAG
N° 443 / Mars-Avril 2023
'atelier de vitrerie de l'usine Tryba, située à
Gundershoffen (Bas-Rhin), a bénéficié à lui seul
d'un investissement d'environ 14 millions d'euros
(M€), dont 5 M€ pour le bâti et 9 M€ pour
les équipements. Ce montant lui a permis d'être
largement automatisé, depuis la réception des plaques de
verre brutes jusqu'à la fourniture des vitrages finis à l'atelier
de montage des fenêtres.
Quelque 3 500 plaques de verre sont à présent coupées
chaque jour, soit environ 60 t, ce qui correspond à la production
quotidienne de 1 500 à 1 700 vitrages (l'objectif à
terme étant de 2 000 unités) et à la fabrication de
1 250 fenêtres, dont la moitié est réalisée dans l'usine de
Gundershoffen. L'autre moitié des vitrages est expédiée à
deux autres sites de Tryba moins automatisés, là où la production
d'une même quantité de vitrages requiert plus de
salariés et engendre un taux de chute plus élevé.
« La modernisation de l'atelier de vitrerie du Bas-Rhin a permis
de diminuer d'environ 30 % le nombre de postes nécessaire
à son fonctionnement. Les travailleurs en surnombre ont
été transférés aux ateliers de la trempe et du feuilletage, deux
opérations autrefois sous-traitées », déclare Christophe
Verre
trempé
La trempe permet d'améliorer les caractéristiques mécaniques des vitrages,
en augmentant notamment leur résistance aux chocs d'un facteur 5.
Avant la trempe, les bords du vitrage sont meulés, lequel, rappelons-le, a déjà vu ses
arêtes chanfreinées, c'est-à-dire rabotées. Le vitrage est ensuite chauffé dans un four,
démarré à 700 °C, puis refroidi brutalement à 300 °C avec de l'air pulsé à 120 km/h.
Le refroidissement se poursuit progressivement pour descendre jusqu'à 20 °C. Cette
opération est suivie du contrôle de planéité à l'aide d'un scanner (un vitrage non plan
génère des défauts optiques), puis un test de fragmentation, recommandé par la
norme NF EN 12150, est appliqué sur un échantillon à intervalles réguliers. La casse
du verre provoquée par un choc violent permet de mesurer le nombre de fragments
occasionnés. En dessous de 40 fragments sur une surface de 25 cm², la série de vitrages
concernée par le test part au rebut. D. K.
PHOTO FRANÇOIS HAUBTMANN
PHOTO FRANÇOIS HAUBTMANN
https://www.linkedin.com/in/j%C3%A9r%C3%B4me-oberl%C3%A9-84b281110/
Arts&MétiersMag - N°443 - Mars/Avril 2023

Table des matières de la publication Arts&MétiersMag - N°443 - Mars/Avril 2023
