Val de Marne - N°296 - Décembre 2012 - (Page 20)

20 entretien cons t ruire l e va l-de-m a rne « Notre société a un devoir de solidarité » Bruno Grouès, animateur du collectif Alerte De nombreuses associations demandent la mise en œuvre d’un plan de lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Une conférence sur ce thème a lieu les 11 et 12 décembre. Le collectif Alerte souhaite que cette question devienne une priorité politique. Plus de 8 millions de personnes vivent, en France, en dessous du seuil de pauvreté. Comment réagissent les associations de solidarité face à cette situation ? ◆◆Nous vivons cela comme un scandale. Lors des dernières élections, vous avez interpellé les candidats. Vous venez de demander la mise en place d’un plan pour l’inclusion. Qu’en est-il ? ◆◆Pendant la campagne électorale, notre collectif a rédigé une plateforme pour lutter contre la pauvreté et l’a présentée aux différents candidats. Nous demandons la mise en place d’un plan interministériel de lutte contre la pauvreté et l’exclus i o n . Le n o u ve a u p ré s i d e n t d e l a République a annoncé, le 13 juillet, sa décision de faire adopter un tel plan. Avant cela, une conférence, réunissant tous les acteurs concernés, nos associations et plusieurs ministres, va se tenir les 11 et 12 décembre. Le Premier ministre conclura cette rencontre. © D.R. 1956, naissance à Lyon. 1987, conseiller technique à l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux). Depuis 2002, animateur du collectif Alerte. Responsable actuellement du pôle Lutte contre l’exclusion de l’Uniopss. Certes, il y a la crise, mais il est totalement anormal qu’il y ait encore autant de pauvres. Si nous voulions être un pays digne, notre première priorité devrait être d’éradiquer la pauvreté. Nous en avons les moyens. C’est simplement la volonté politique qui n’est pas là. Et il faut bien admettre que la société s’est habituée à la pauvreté et considère qu’on n’y peut rien. Nous, nous disons non et travaillons afin de faire changer le regard sur les pauvres. Malheureusement, il y a eu, dans un passé récent, des déclarations d’hommes politiques qui ont fait des ravages. Les stigmatisations, l’image simpliste du pauvre fraudeur, paresseux, responsable de sa situation sont entrées dans la tête de pas mal de citoyens. Cela a eu un effet catastrophique, y compris chez des pauvres. Des personnes qui n’ont pas trois sous pour vivre n’osent plus demander les aides auxquelles elles ont droit, par honte et pour ne pas avoir le sentiment d’être des assistés. La solidarité passe bien souvent par l’engagement de milliers d’hommes et de femmes. Le bénévolat reste-t-il le dernier espoir pour la solidarité ? ◆◆Le bénévolat est extrêmement important. On doit beaucoup aux centaines de milliers de personnes qui sont mobilisées contre la pauvreté. Ce sont des citoyens parmi les autres. Ces militants savent que les pauvres font tout ce qu’ils peuvent pour s’en sortir et que c’est une véritable

Table des matières de la publication Val de Marne - N°296 - Décembre 2012

Couverture
ÉDITORIAL & SOMMAIRE
VIVRE
PANORAMIQUE Le livre pour bébé
RETOUR EN IMAGES
ACTUALITÉ La fête des Solidarités
COMMENT ÇA MARCHE ? Le BAFA et le BAFD
CONSTRUIRE
ENTRETIEN Avec Bruno Grouès, animateur du collectif Alerte
REPORTAGE Station de pompage de Créteil
RENCONTRES Kery James, Lydie Bimont et Aurore Bouchoir, Philippe Mary
DOSSIER Un bon plan pour l'insertion
DÉBATTRE
COURRIER
VIE DU CONSEIL
TRIBUNES
BOUGER
CULTURE Décembre, le mois des enfants
SPORTS Judo féminin : étoiles européennes
DÉCOUVERTE Le marché de Rungis
MÉMOIRE 1878-1932 : Albert Thomas, penseur du travail

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