Dauphinews - Le magazine des Alumni - N°6 / Novembre 2021 - 20

ÉVÉNEMENT
Les experts
Prix business
PHILIPPE BRASSAC (81)
Directeur général du Crédit Agricole
ÉCLAIRER
" L'utilisation des données dans une
optique prédictive n'a rien de nouveau " ,
rappelle Philippe Brassac. Il y a 40 ans, à
l'époque où le terme data scientist
n'existait pas encore, sa thèse - qui sera
sanctionnée d'une mention très bien -
d'étudiant de l'UER de " mathématiques
de la décision " explore un champ
nouveau : la capacité des données
quantitatives à produire une donnée
qualitative. Comme " être atteint ou pas du
Covid " , par exemple... Deux professeurs
de Dauphine l'inspirent alors : " Edwin
Diday, à l'origine de la méthode des nuées
dynamiques, qui a été dans les premiers à
faire parler les " masses de données " , et
Guy Der Mégréditchian, dont les
recherches portaient sur les données
manquantes dans la pratique statistique. "
Les deux chercheurs poursuivaient un
même but, un vieux rêve, celui dont Isaac
Asimov, biochimiste et écrivain américano-russe,
fit dès l'après-guerre la matière
de sa mythique œuvre romanesque de
science-fiction Le cycle de fondation : prédire
l'avenir en prolongeant des séries de
chiffres et de données ! Mais Philippe
Brassac n'érige pas les statistiques en
religion. " C'est un outil, rendu d'autant
plus efficace qu'il est désormais couplé à
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Numéro 06 // novembre 2021
SANS ÉBLOUIR
une énorme puissance de calcul, mais
l'humain doit garder la main. " C'est la
consigne qu'il diffuse au Crédit Agricole,
un groupe où il a fait toute sa carrière et
dont il a pris la direction générale en 2015,
en pleine révolution du Big Data. " Le libre
arbitre dont jouit chacun de nos clients
ne doit pas être dénié. Nous lui proposons
des solutions, en essayant d'être le
plus pertinents possible dans nos
analyses et nos conseils, mais c'est lui qui
décide ! " Éclairer le client, mais sans
chercher à l'éblouir des prétendues
vérités d'une pseudo-science toute
puissante de la donnée. Philippe Brassac,
qui se dit " très honoré de recevoir le prix
business de Dauphine " , conclut en
soulignant que sur le plan macro-économique
" les taux d'intérêt négatifs et la
création monétaire sans limites ne [lui]
semblent pas soutenables à long terme.
Nous sommes orphelins d'une compréhension
plus fine des évolutions de nos
sociétés pour guider nos choix " . Qui sait si
les " données manquantes " , en la matière,
ne se nichent pas quelque part du côté
de l'évolution des valeurs et priorités de
ceux qui composent ces sociétés :
les êtres humains. *
Prix business
CLARISSE KOPFF (95) CEO d'Euler Hermes
UNE
CARRIÈRE
DANS
LA FINANCE
C'est au cours de ses études à l'ESCP
Europe que l'intérêt de Clarisse Kopff pour
la finance se fait jour et qu'elle décide de
poursuivre dans cette voie. " La finance joue
un rôle crucial dans les décisions stratégiques,
surtout dans les périodes de
transformation très fortes que nous
traversons. Cela lui confère une responsabilité
particulière. Avoir cette vision à 360° est
une chance, et c'est le positionnement idéal
pour comprendre une entreprise et les défis
qui l'attendent " , confiait-elle encore
récemment à Vernimmen.net, site de
référence des professionnels et des
étudiants de la finance. Titulaire d'un DESS
en marchés financiers de l'Université Paris
Dauphine - PSL obtenu en 1995, la jeune
http://www.Vernimmen.net
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