Dauphinews - Le magazine des Alumni - N°7 / Mai 2022 - 29

écrire
m'amuser à découper des articles.
Je lui ai dit qu'à la retraite, j'écrirais
un livre sur Johnny " , se souvient en
riant Jean-François. En 2007, alors
que le musicien évoque sa possible
dernière tournée, notre Alumni y
voit l'opportunité d'avancer ce projet
de long cours. En lien avec un
éditeur de Flammarion, il prépare
ainsi l'ouvrage 50 ans de scène et
de passion. " J'ai écrit tous les textes,
avec une discipline spartiate :
chaque semaine, je travaillais sur
une année de carrière " , détaille-t-il.
Le livre est un succès : il s'en vend
30 000 exemplaires, bien plus que
prévu !
Résultat, à côté de son métier,
Jean-François Chenut est devenu
aussi auteur. Il a rédigé et publié six
livres sur Johnny et prépare
actuellement le septième. Cependant,
pas question de se consacrer à
une autre thématique ! " À mon avis,
pour écrire un livre, il faut vraiment
connaître le sujet ! Là, je le connais
par cœur, et cela me passionne
toujours autant... " À noter qu'il n'est
pas le seul Dauphinois fana de
Johnny, puisque le journaliste
Thibaut Geffrotin (13) s'est lui aussi
essayé à l'exercice à deux reprises
aux éditions Talent.
HOMMAGE FAMILIAL
Mêler passion et hommage familial
a mené également Ewelina
Orman (10) vers l'écriture. Grande
amatrice de bons petits plats, la
journaliste a pris une année de
pause pour passer son CAP
boulangerie à la prestigieuse école
Ferrandi. De retour à son poste, elle
se pose des questions sur une
éventuelle reconversion, puis décide
de réunir son métier et cet intérêt
pour les recettes... " J'ai vu qu'il
n'existait pas de livre illustré sur la
Dauphinews
cuisine polonaise. Or, celle-ci traîne
beaucoup de stéréotypes, alors que
quand je repense à mon enfance
là-bas, je me souviens des plats de
ma grand-mère, avec beaucoup
d'herbes, de fruits, de légumes... J'ai
donc commencé à écrire un cahier
de recettes de famille " , se souvient
Ewelina. Elle envoie le projet aux
éditions de La Martinière, qui sont
partantes. Après deux ans de travail,
Babunia, 60 recettes de ma
grand-mère est sorti en début
d'année. " Je suis très fière de ce
projet familial, d'autant que j'ai eu
des retours plutôt positifs depuis sa
sortie, avec des publications dans la
presse " , se réjouit notre autrice, qui
va continuer de promouvoir son
ouvrage en librairies au printemps.
CREUSER UN SUJET
Écrire un livre peut aussi être
l'occasion de creuser un sujet. C'est
ce qu'a fait Héloïse Bolle (16), à ce
moment en pleine reconversion
pour créer sa société de gestion de
patrimoine, Oseille & compagnie.
Elle a ainsi publié Les bons comptes
font les bons amants en 2019, aux
éditions du Cherche-Midi. " J'avais
envie de travailler sur ce sujet du
quotidien, qui peut vite devenir une
source de malentendus et de
conflits ! Au départ, je voyais ce
projet comme un outil de formation,
mais je me suis rendu compte que
cela participait à asseoir ma
légitimité sur ces sujets, cela donne
une preuve de compétence aux
yeux du public " , explique-t-elle,
également autrice d'un guide
pratique, Démarrez en Bourse.
SE LANCER DANS LE ROMAN
Un tel projet peut également arriver à
un moment de transition, permettre
une respiration bienvenue. Pour
Thomas Weill (14), cela est venu à la
suite d'une rupture professionnelle,
qui s'est enchaînée avec la pandémie :
" J'avais besoin d'une pause, et c'est là
que je suis tombé sur un concours
d'écriture. Pour y participer, j'avais
quelques mois pour écrire un livre, ce
qui m'a semblé une manière productive
de m'occuper pendant cette
période. Même si je n'ai pas gagné ce
concours, cela m'a permis de me
concentrer, de relever le défi et de
valoriser par la suite le manuscrit que
j'ai écrit à cette occasion ! " Résultat :
son premier roman fantasy, Les Eaux
du temps, sortira cet été aux éditions
Crin de chimère.
Le roman, c'est justement le style de
livre qui attire le plus les écrivains en
herbe. Selon l'étude Odoxa citée plus
haut, plus de la moitié des Français
attirés par l'exercice souhaiteraient
partir sur l'idée d'un roman. La
biographie arrive ensuite (26 %),
suivie du livre jeunesse (8 %),
historique (5 %) et enfin la BD (3 %).
Alors, comment faire lorsque l'on veut
se lancer dans une telle aventure,
sachant que l'écriture de romans est
souvent assez éloignée de la plupart
des activités professionnelles des
Dauphinois ? " Il y a deux grandes
manières de procéder, on parle
souvent des architectes, qui préparent
les arches narratives à
l'avance, et les jardiniers, plus
instinctifs... On a bien sûr un peu des
deux en nous ! Je conseillerais aux
Alumni de commencer par une
intrigue dans un milieu qu'ils
connaissent, pour éviter de partir
dans un gros travail de recherche,
tout en gardant un aspect authentique
dans la narration " , suggère
Thomas, qui réfléchit justement à
créer sa société de conseil, pour aider
ceux qui rêvent d'écrire à se lancer
eux aussi.
Héloïse Bolle
(16)
Thomas Weill
(14)

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https://www.lisez.com/livre-grand-format/les-bons-comptes-font-les-bons-amants/9782749161945 https://www.crin-de-chimere.com/les-auteurs
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