Dauphinews - Le magazine des Alumni - N°8 / Octobre 2022 - 40

CÔTÉ DAUPHINE
L'économie
de l'énergie,
Anna Creti
Professeure
d'économie,
directrice
scientifique de
la chaire
Économie du
gaz naturel et de
la chaire
Économie du
climat.
Dauphine mène des recherches
sur les sujets liés à l'économie
de l'énergie depuis quarante
ans. Comment se sont-elles
mises en place, et pouvez-vous
revenir sur ces quatre
décennies de travaux ?
Patrice Geoffron - En effet, le
Centre de géopolitique de l'énergie
et des matières premières (CGEMP,
rattaché au laboratoire d'Économie
de Dauphine, LEDa) a été créé au
début des années 1980 par André
Giraud, auparavant ministre de
l'Industrie. Nous étions alors dans
un contexte de chocs pétroliers
successifs. Durant cette période
particulièrement chaotique, l'objectif
de l'université était de développer
des analyses éclairant à la fois la
politique publique et les stratégies
des entreprises... À partir du début
des années 2000, notamment sous
l'impulsion de l'économiste
Jean-Marie Chevalier, les questions
relatives à la transition énergétique
concentrent l'essentiel des efforts
des chercheurs. Cela conduira
également à la création de la chaire
d'Économie du climat, à l'initiative
de Christian de Perthuis, puis d'un
Master. Dauphine est un cadre
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Numéro 08 // octobre 2022
ENTRE RECHERCHES
ET INCERTITUDES
Ce sujet, étudié depuis plusieurs décennies à Dauphine, s'impose comme une thématique aussi bien d'actualité que
d'avenir. Échanges avec Anna Creti et Patrice Geoffron pour mieux comprendre leurs travaux...
propice pour nouer des partenariats
industriels, ce qui nous a conduits à
inaugurer d'autres chaires consacrées
aux marchés électriques et
gaziers, notamment en partenariat
avec l'École des Mines, et à encadrer
de nombreuses thèses de doctorat
en entreprise.
Anna Creti - Depuis mon arrivée à
Dauphine, les initiatives sur ces
thèmes n'ont fait que se multiplier.
Nos chaires permettent tous les ans
d'offrir de nombreux stages de
recherche, des bourses doctorales,
mais aussi des projets qui fédèrent
des équipes autour de l'université,
avec des compétences variées. Cela
permet de générer une dynamique
forte qui adresse les défis de la
transition bas carbone. Nous
participons aussi au programme
Dauphine Durable qui, depuis deux
ans, porte des initiatives à l'attention
des étudiants en licence, dont la
fameuse fresque du climat. Cela
amplifie les possibilités de créer un
réseau de chercheurs, car ce
programme nous permet par ailleurs
de financer des conférences et des
séjours de chercheurs invités.
À titre individuel, quels sont
vos sujets de prédilection et
pourquoi avez-vous souhaité
vous spécialiser sur
ces thématiques ?
Anna Creti - Initialement, mes
recherches et mon doctorat
portaient sur l'économie industrielle,
notamment sur les télécoms.
Progressivement, au vu des
urgences, je me suis orientée vers
l'analyse du lien entre énergie et
climat, trouvant à Dauphine un
écosystème fertile. Plus spécifiquement,
je me suis spécialisée dans
l'analyse des mécanismes, extraordinairement
complexes, de formation
des prix électriques et gaziers, la
régulation environnementale, ainsi
que la finance climatique. Sans
oublier l'accès à l'énergie dans les
pays en développement, notamment
en Afrique. C'est passionnant,
car ce sont des sujets concrets, mais
qui ont toujours besoin de
recherche fondamentale pour que
des solutions puissent se dessiner.
Et qui sait, peut-être seront-elles
mises en œuvre !
Patrice Geoffron - J'ai initialement
un intérêt pour le financement de
l'innovation, en particulier le

https://cgemp.dauphine.fr/fr/lequipe/enseignants-chercheurs/anna-creti.html

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