Dauphinews - Le magazine des Alumni - N°9 / Avril 2023 - 27

cybersécurité
+38 %. C'est la hausse du nombre de
cyberattaques dans le monde en
2022. En France, l'augmentation est
un peu moindre, mais tout de même
à +19 %. Ces chiffres, issus d'une
analyse de la société spécialisée
Check Point sur l'année 2022, sont
impressionnants : au quatrième
trimestre, chaque entreprise a vécu
1167 attaques hebdomadaires en
moyenne. Les trois secteurs les plus
touchés sont l'éducation et la
recherche, les administrations
publiques et la santé. Face à cette
menace croissante, les organisations
n'ont d'autre choix que de réagir.
Résultat : le secteur de la cybersécurité
est en pleine expansion. Selon
Xerfi, ce marché, à l'échelle mondiale,
pèserait plus de 200 milliards
de dollars en 2022. Et ce chiffre ne
risque pas de se réduire de sitôt.
Dans cet univers en cours de
structuration, de nombreux
Dauphinois travaillent et réfléchissent
à sécuriser les données et
les réseaux de leur organisation,
que ce soit en interne, ou par le
concours de sociétés spécialisées.
UNE CYBERCRIMINALITÉ
OPPORTUNISTE
Aujourd'hui, n'importe quelle entité
peut se retrouver visée. Et les naïfs
sont vite détrompés. " Le nombre
d'attaques ne cesse d'augmenter.
Pour une partie d'entre elles, les
attaquants ne se soucient pas de la
qualité, ils visent le volume. Toutes
les sociétés sont alors concernées,
quels que soient leur taille ou leur
secteur d'activité. Dans la cybercriminalité,
les agresseurs ne sont
souvent ni des activistes ni des
représentants de forces géopolitiques...
Ils sont tout simplement là
pour gagner de l'argent " , relève
Tatiana Larina (15), cofondatrice
Dauphinews
d'Opera Cyber, qui travaille avec des
TPE, PME et collectivités locales
pour les aider à faire face aux
risques. La plupart du temps, il est
compliqué de connaître les raisons
réelles d'une attaque.
Stéphane Paris (88), PDG de la
société Paris Compagnie, qui anime
un centre de cybersécurité, dresse
le même constat à ses clients. " Il y a
deux formes de cybercriminalité.
L'une est ciblée. C'est très rare, mais
difficilement évitable car les hackers
arriveront à leur fin. Même le FBI
s'est fait hacker récemment !
/
DANS LA CYBERCRIMINALITÉ,
LES AGRESSEURS NE SONT
SOUVENT NI DES ACTIVISTES
NI DES REPRÉSENTANTS DE
FORCES GÉOPOLITIQUES... ILS
SONT TOUT SIMPLEMENT LÀ
POUR GAGNER DE L'ARGENT.
L'autre est opportuniste. Les
hackers trouvent une organisation
dont ils savent craquer la technologie,
puis ils n'ont qu'à forcer la porte,
quelle que soit l'activité de l'entreprise " ,
détaille Stéphane, qui voit
fréquemment des entrepreneurs
s'étonner d'être eux aussi des cibles,
étant dans des domaines a priori
éloignés du numérique.
VOLS DE DONNÉES,
SABOTAGES ET RANÇONS
Quels sont les réels dangers
encourus par les entreprises ?
D'après le dernier rapport d'activité
du Groupement d'intérêt public
d'action contre la cybermalveillance*,
les sociétés et associations
cherchent de l'assistance dans trois
principaux cas : rançongiciel,
piratage de compte et hameçonnage.
Suivent les violations de
données, dénis de services, faux
ordres de virement, piratages, virus
ou encore faux supports techniques.
Lorsqu'on lui présente cet état de
fait, Romain Lorenzini (11)
acquiesce. Responsable de la
direction risques & cyber de Crédit
Agricole Technologies et Services,
il observe en effet trois principales
menaces : " Ce sont le vol de
données, l'utilisation abusive des
systèmes et le sabotage, et enfin
la mise en indisponibilité de notre
service. Le tout avec des typologies
de risques et d'attaques plus ou
moins intenses selon le contexte.
La problématique est que si le
secteur s'est professionnalisé, avec
des boîtes de conseil et de prestations
à la pointe, il en va de même
pour les attaquants... " Les clients
des banques connaissent évidemment
le phishing, plus ou moins
élaboré, pour tenter d'accéder à leur
compte courant...
Pour les organisations visées, le
bilan peut être lourd, souligne
Céline Redon (22), fondatrice
d'Aceso Conseil et secrétaire du
Cercle des femmes de la cybersécurité
: " Prenons un exemple malheureusement
courant. Si un employé
clique sur un mail frauduleux, il peut
déclencher un ransomware, qui
chiffre les serveurs d'une entreprise
et bloque l'accès aux ordinateurs.
L'entreprise se retrouve paralysée et
soumise à l'injonction de payer une
rançon pour retrouver l'accès à ses
ressources. Ce type d'attaque
déstabilise et engendre une perte
+19%
C'est
l'augmentation
des cyberattaques
en France en 2022.
(Source : CPR)
Tatiana Larina
(15)
Cofondatrice,
Opera Cyber
Stéphane Paris
(88)
PDG, Paris
Compagnie
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