REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°98 - (Page 10)

Création EugéniE TriEbEl bérangèrE Florin Vélo Voyageur l’échappéE VERtE Eugénie Triebel et bérangère Florin tiennent fermement le guidon du Vélo Voyageur. Elles racontent comment, en deux ans, elles ont quadruplé le nombre de clients de leur agence spécialisée dans le tourisme cyclique. Eugénie Triebel >E10 et Bérangère Florin >E09 Reflets Magazine : Le vélo et vous, c’est une passion ? Eugénie Triebel : Tout a commencé en 2008, pendant nos études à l’ESSEC. Sur un coup de tête, nous avons décidé de partir sur les routes de Roumanie à vélo. Nous avons découvert le pays hors des sentiers battus. Nous avons traversé des villages reculés, où on circulait en charrette et où on tirait l’eau du puits. Nous avons fait de nombreuses rencontres, d’autant que nous logions chez l’habitant. Bérangère Florin : Et puis nous étions libres de modifier notre itinéraire au gré de nos envies. Nous avons poussé jusqu’au delta du Danube sur la mer Noire, où nous avons croisé des communautés hippies et des membres du Peace Corps. Sans vélo, nous serions passées à côté de tout cela. RM : En quoi ce voyage vous a-t-il inspiré l’idée du Vélo Voyageur ? B. Florin : Dès les préparatifs, nous avons constaté qu’il n’existait aucune documentation aidant à organiser un voyage comme le nôtre. Nous avons même proposé au Petit Futé et au Routard de rédiger un guide spécialisé ! Peine perdue, malgré une étude de marché positive réalisée auprès de 300 camarades de l’ESSEC… E. Triebel : Une fois parties, nous avons tenu un carnet de route sous forme de blog qui a attiré de nombreux visiteurs. Dans leurs commentaires, la plupart disaient avoir envie de nous emboîter le pas, mais être découragés par les aspects logistiques tels que le transport des bagages et l’élaboration des itinéraires. On a compris qu’il y avait un service à apporter. janvier/février 2013 page 10 B. Florin : Le déclic final a eu lieu en Allemagne, où nous avons passé la fin de notre cursus. Là-bas, le tourisme à vélo est très développé, et les organismes dédiés sont légion. Ça nous a décomplexées, et ça nous a inspiré notre business model. RM : L’obtention de l’agrément pour lancer une agence de voyages est soumise à d’importantes contraintes réglementaires. Comment avez-vous procédé ? B. Florin : Nous avons obtenu nos diplômes en 2009. À l’époque, la loi exigeait de satisfaire à trois critères : apporter 100 000 euros de garanties financières ; obtenir une assurance de responsabilité civile professionnelle ; avoir travaillé au moins trois ans en tant que cadre dans une agence de voyages. Ce dernier critère était éliminatoire. Cependant, la loi de modernisation de l’économie de 2010 devait le supprimer. E. Triebel : Malgré l’incertitude, c’était une opportunité. En attendant le vote, nous avons consolidé notre business plan avec l’appui d’alumni et d’ESSEC Venture. B. Florin : Nous avons en outre monté une association, statut qui donne le droit d’organiser six voyages par an. C’était la version bêta du Vélo Voyageur… RM : Comment se sont passés les premiers séjours que vous avez organisés ? E. Triebel : Il a fallu désapprendre le professionnalisme tel qu’on nous l’enseigne à l’ESSEC… Le rapport aux hôteliers nécessite beaucoup de temps. Tout repose sur le relationnel et sur l’hu-

Table des matières de la publication REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°98

Couverture
Editorial
Sommaire
Tribune libre
Trajectoire : Jean Harambat
Création d'entreprise
Idées
L'invité : Charles Bouaziz
Dossier spécial marché de l'art
Banque
Luxe
Mouvements
Campus
Alumni
A lire

REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°98