REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°98 - (Page 3)

éditorial Florin Aftalion Professeur émérite à l’esseC La croissance entravée L e déficit budgétaire de la France ne doit pas dépasser 3 % en 2013. Nos engagements internationaux l’exigent. Afin que cet objectif soit atteint, le gouvernement a pris de sévères mesures d’austérité : augmentation de la fiscalité et baisse des dépenses. Mais il doit compter surtout sur la croissance de notre économie. Nécessaire également, et c’est là en fait son rôle le plus important, pour que s’inverse la courbe du chômage comme l’a promis le président Hollande. La reprise de notre croissance dépendra en partie de celle des économies mondiales et surtout européennes. Mais elle dépendra essentiellement de la politique intérieure française. Et sur ce propos, les initiatives législatives de M. Ayrault sont loin d’être optimales. Dans la recherche d’une fiscalité plus juste, les prélèvements effectués sur les « riches » ont été fortement aggravés. Ce qui satisfait une partie de l’opinion, mais décourage avec les entrepreneurs l’ensemble des épargnants. L’argent que ces derniers « gagnaient en dormant » ne financera plus la croissance des entreprises que ne créeront plus les premiers. Les charges sociales de toutes sortes ajoutées aux traitements réducteurs des bénéfices et des dividendes pénalisent lourdement la compétitivité des entreprises. Ce à quoi la majorité parlementaire a répondu en inventant un crédit d’impôt de 20 milliards à être distribué (comment ?) sur trois ans à partir de 2014. L’argent pris d’une main est restitué (plus tard, partiellement et maladroitement) de l’autre. Le « redressement productif » prétend relancer notre industrie. Dans la réalité, en retardant l’ajustement des firmes concernées (c’est-à-dire en surcapacité) aux réalités du marché, il les fragilise et prépare les licenciements futurs. Par ailleurs, en maintenant des conditions qui, dans le cas de l’automobile par exemple, enchérissent leur conduite ou entravent leur utilisation, la puissance publique en décourage l’achat. Quant aux lois inspirées par les accords de flexisécurité, si elles laissent les entreprises « acheter » quelque souplesse dans la gestion de leur personnel, elles sont loin de remplir les conditions conduisant à des embauches massives. Car en protégeant ceux qui ont un emploi (les insiders), elles raréfient l’embauche de ceux qui en cherchent un (les outsiders). En ce qui concerne la croissance future, le gouvernement compte aussi sur des « investissements d’avenir » sélectionnés et confiés à des bureaucrates sans aucune expérience de l’entreprise et du marché. Qui risquent d’oublier que si un investissement n’est pas financièrement rentable, il détruit plus de richesses qu’il n’en produit. Au terme de cette brève énumération, force est de constater que les priorités de notre gouvernement, tant la « justice sociale » que la sécurité de l’emploi, ne favorisent pas l’indispensable croissance, bien au contraire. page 3 janvier/février 2013

Table des matières de la publication REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°98

Couverture
Editorial
Sommaire
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Trajectoire : Jean Harambat
Création d'entreprise
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L'invité : Charles Bouaziz
Dossier spécial marché de l'art
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