REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°100 - 45

des besoins des entreprises et des cadres,
en France comme à l’étranger, créent des
opportunités exceptionnelles pour les
institutions de management qui écoutent
la demande et innovent pédagogiquement. Sur cette intuition, le plan Magellan,
approuvé en juin 2012, vise à accélérer la
dynamique de la formation continue avec
un vaste déploiement dans les trois
années à venir : nous signons avec de très
grandes entreprises des contrats nouveaux par leur ampleur et leur niveau.
RM : L’ouverture à l’international est au
cœur de tous les programmes…
P. Tapie : Avec les évolutions architecturales, il y a là une des transformations les
plus visibles de l’école. La première étant
démographique : entre 2000-2001 et
2012-2013, les étudiants sont passés progressivement de 3 204 à 4 429, mais les
étudiants étrangers sont passés de 577 à
1 505. 90 nationalités sont représentées
désormais parmi les étudiants : les étudiants français vivent le village global dès
leur arrivée à Cergy. L’intégration des étudiants étrangers, dans les classes, les
résidences, le sport, demande une attention de chaque instant, tant parfois les
cultures sont éloignées.
RM : Comment s’est opéré le
déploiement vers Singapour et l’Asie ?
P. Tapie : Le campus de Singapour, base
des permanents de l’école pour la région,
forte de 14 professeurs et de 36 autres
membres du staff à la rentrée, transforme
la culture institutionnelle du Groupe
désormais bi-continental. La construction
d’un campus propre va permettre de tripler l’activité de formation et de recherche
de l’ESSEC dans la zone. Tout d’abord en
renforçant nos compétences intellectuelles propres sur l’Asie, ensuite en
offrant à des gens de tous pays des formations à l’Asie, comme en formant des
gens d’origine asiatique à un monde global, à partir de notre identité bi-continentale. Cette évolution transforme la stature

N° 100 - juillet/août 2013

de notre institution parmi le paysage des
business schools, elle nous rend attractive
pour des institutions d’un standing nouveau. Cette position à Singapour est complétée par les bureaux de représentations
dans tous les grands pays de la région,
équipes avancées pour le recrutement des
étudiants étrangers, le placement des
stagiaires et des diplômés, la relation aux
entreprises et aux alumni. Enfin, les partenariats avec des universités locales
(Inde, Chine, Corée, Japon) de grand renom
accélèrent notre notoriété dans ces pays,
en particulier par les doubles diplômes.
RM : Quels autres partenariats
stratégiques internationaux avez-vous
noués ?
P. Tapie : Avec l’université de Mannheim
tout d’abord, meilleure université allemande de management avec qui, depuis
2003, nous jetons les bases d’une future
université européenne de management.
L’estime réciproque est considérable ; les
programmes communs, comme l’Executive MBA, bénéficient du meilleur de chacun ; et nous expérimentons la tension
entre proximité et différence que porte en
soi tout projet européen.

Un autre espace de partenariats stratégiques est celui construit sur la thématique
du management responsable, ou du leadership globalement responsable. L’ESSEC a été un des acteurs majeurs d’un
mouvement important, lancé par l’EFMD,
l’AACSB et les Nations unies, pour promouvoir une formation au management
mieux axée sur le long terme et le développement durable. Ces thèmes sont au
cœur de notre identité institutionnelle, de
nombreux professeurs développent des
travaux de recherche sur ces sujets ; il en
a résulté une reconnaissance et une véritable influence.
RM : En témoigne la Global Alliance…
P. Tapie : Depuis 2011, l’ESSEC a convaincu
cinq institutions de grand renom, de six
pays représentant ensemble 55 % de
l’économie mondiale (USA, Chine, Japon,
Allemagne, France, Brésil), de créer le
Council for Business and Society, en
regroupant leurs forces sur ces thématiques. Les cinq institutions ont été approchées à partir de leur culture particulière,
qui leur donnait un intérêt et une compétence spécifiques sur ces questions. Leurs
deans ont accepté de rédiger un billet dans

L'entrepreneuriat au cœur de l'École (figure 1 ).

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