REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°100 - 46

l’invité

Pierre Tapie

DG Du Groupe essec (2001-2013)

En 2011, le
groupe incubait six
à sept entreprises.
En 2011 et 2012,
il a incubé environ
90 projets chaque
année.

ce numéro. On peut être amusé par la
question : « Combien de business schools
faut-il pour changer le monde ? » En fait,
l’alliance mondiale de plusieurs centaines
d’universitaires en management, appuyés
par de puissants réseaux d’anciens élèves,
peut représenter une force considérable
si elle joue pleinement de manière
coordonnée.
RM : Toutes ces innovations
témoignent de l’esprit entrepreneurial
caractéristique du Groupe et de sa
politique…
P. Tapie : En 2001, le Groupe incubait six à
sept entreprises. En 2011 et 2012, au sein de
ses quatre incubateurs, grâce à ses filières
spécialisées, ses deux fonds de capital
d’amorçage, il a incubé environ 90 projets
d’entreprises chaque année, pour que 45
soient créées par an. Ce sont des chiffres
considérables sur la scène européenne, qui
ont changé le rapport des étudiants à l’entrepreneuriat. Quand on interroge les étudiants de l’ESSEC, 65 % d’entre eux se
déclarent convaincus de ce qu’une partie
de leur carrière se déroulera comme entrepreneur. Ces chiffres nous placent parmi
les premières institutions européennes
pour l’action entrepreneuriale.
Nous avons pu construire ce véritable
écosystème (figure 1) grâce au soutien de
nombreux partenaires : Paris V, l’INSERM

Un corps professoral en pleine mutation (figure 2 ).

et Centrale pour l’incubateur ParisBiotech,
Centrale pour l’incubateur d’entreprises
technologiques et le Mastère spécialisé
« Entrepreneuriat technologique », la CCI
pour le fonds d’amorçage ESSEC Venture,
la Caisse d’Épargne d’Île-de-France pour
le fonds d’amorçage de projets sociaux
Antropia, le Sénat et les entreprises pour
le concours annuel « Tremplin Entreprises », de nombreuses entreprises de
conseil pour les chèques conseil.
RM : Ces évolutions ne se sont pas
faites sans ressources. Quel en a été
l’impact sur la politique de recrutement
du corps professoral ?
P. Tapie : L’augmentation et la transformation des étudiants ont été accompagnées par celle du corps professoral permanent, qui est passé de 101 à 127 pendant
cette période, à peu près proportionnellement au nombre d’étudiants. 32 nationalités sont désormais représentées parmi
la faculté, et sur les 89 professeurs recrutés pendant la période (sur 127 non retraités, soit 70 % – 75 % si l’on compte les professeurs qui rejoindront la faculté en
septembre), une majorité était d’origine

étrangère. De même la proportion de professeurs femmes a nettement augmenté,
passant de 21 à 31 %, ce qui a doublé l’effectif professoral féminin (figure 2). Tout
ceci représente un enrichissement considérable, avec des expériences, des sensibilités, des traditions tout à fait nouvelles.
Les professeurs de langues complètent
cette diversité humaine, en nombre stable
de 70 environ.
Bien sûr, l’intégration de tous en une
même faculté n’est pas toujours simple, et
nous avons pu connaître parfois des crises
de croissance.
RM : Le personnel administratif et
d’encadrement s’est-il également
développé ?
P. Tapie : Nous avons eu la chance de
pouvoir recruter un personnel de haute
qualité, de plus en plus international également (passage de 5 à 66 personnels
administratifs étrangers), qui a permis de
professionnaliser l’ensemble des équipes
de l’ESSEC. De 252 personnels administratifs et emplois académiques hors
faculté en 2001, ils sont 493 aujourd’hui.
Les qualifications, la maîtrise linguistique

N° 100 - juillet/août 2013

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