REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°100 - 48

l’invité

Pierre Tapie

DG Du Groupe essec (2001-2013)

Notre PhD attire des
jeunes du monde entier, et nous
recevons 500 candidatures pour
une quinzaine de places.
ont augmenté. Au total, cette phase de
développement a permis de recruter,
entre 2001 et 2013, les trois quarts des
personnels actuels, avec une augmentation de l’effectif de 268 salariés (620 par
rapport à 352), soit + 76 %, et deux postes
créés chaque mois pendant douze ans.
RM : Comment gère-t-on un tel
accroissement de ses effectifs ?
P. Tapie : Une institution universitaire n’a
de richesse que ses étudiants, ses permanents, sa réputation : il y a eu là un enrichissement humain exceptionnel. La culture
institutionnelle de l’ESSEC est assez forte
et assez souple à la fois pour permettre une
intégration de personnes très diverses
dans de bonnes conditions ; comme la
croissance a été entièrement autofinancée
(hors un récent soutien exceptionnel de la
CCI pour Singapour), les collaborateurs
nouveaux savent que la création de leur
poste a été rendue possible par les efforts
de leurs prédécesseurs.
RM : Quel a été l’apport de ce corps
professoral renforcé en matière de
recherche et d’influence intellectuelle ?
P. Tapie : Une institution universitaire
rayonne par la recherche et la notoriété
intellectuelle de ses membres. Le recrutement de professeurs nouveaux a eu une
influence importante sur les contributions
de très haute qualité intellectuelle, en réorientant l’effort universitaire vers les catégories de publications les plus difficiles,
environ une soixantaine par an aujourd’hui.
Notre programme doctoral avait été créé

en 1974. En 2003 a été entrepris un profond travail de réingénierie du programme,
pour le transformer en un véritable PhD
aux normes internationales les plus exigeantes. Le nouveau programme a
accueilli ses étudiants en septembre
2006, pour quatre à cinq années d’études.
Quatre ans plus tard, l’été 2010, la création
d’une école doctorale commune avec
l’université de Cergy-Pontoise, en Économie, Mathématiques et Management,
permettait, pour la première fois depuis
36 ans, de voir l’école autorisée par le
MESR à délivrer le doctorat au nom de
l’État français. Parmi les établissements
associatifs, seuls l’ESSEC et Supélec
bénéficient de cette reconnaissance.
Notre PhD attire des jeunes du monde
entier, et nous recevons 500 candidatures
pour une quinzaine de places ; il y a là un
élément majeur d’attractivité.
RM : Les chaires remportent un succès
comparable…
P. Tapie : L’ESSEC a été pionnière en
France en développant des chaires d’entreprises dès 1986. Six chaires existaient
en 2002, douze ont été créées depuis. Ces
chaires sont très diverses : mono ou multipartenaires, sectorielles ou thématiques,
etc. Elles constituent un lieu de développement de recherche partenariale, de
formation spécialisée des jeunes, de communication, d’expertise collective ; elles
contribuent à certains attraits spécifiques
de jeunes pour notre institution plutôt que
pour une autre école ; elles représentent
autant d’occasions de développement

pour le corps professoral permanent.
RM : Multiplication des programmes
et croissance des équipes exigeaient
d’accroître la capacité d’accueil
de l’école. Quel bilan tirez-vous
des chantiers architecturaux sous
votre mandat ?
P. Tapie : En douze ans, les changements
des locaux de Cergy ont transformé le
visage de l’école. Huit bâtiments ont été
construits sur la période, dont deux résidences universitaires, d’une surface totale
de 35 000 m². Leur qualité architecturale
peut se mesurer à la fréquence de leur
représentation dans la presse. L’ensemble
des bâtiments pédagogiques a été financé
par 75 % de subventions des collectivités
locales, allégeant d’autant la charge sur
les étudiants.
À la Défense, l’extension du campus de
formation continue au 3e étage du CNIT a
augmenté les surfaces de 60 %, pour que

N° 100 - juillet/août 2013

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