REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°100 - 50

l’invité

Pierre Tapie

DG Du Groupe essec (2001-2013)

le Groupe dispose désormais de 5 000 m²
au cœur de la Défense. À Singapour, le
campus en construction de 6 500 m² à
Nepal Hill, qui sera terminé fin 2014, donnera au Groupe une capacité nouvelle de
rayonnement dans la zone asiatique.
RM : Comment avez-vous financé des
projets si ambitieux ?
P. Tapie : Rien de tout ceci n’aurait été
possible sans les évolutions des ressources financières du Groupe. Les produits sont passés de 46 M€ en 2000-2001
à 105 M€ en 2012-2013. Tous les types de
produits ont considérablement augmenté,
la plus forte variation provenant du fund
raising auprès des entreprises, notamment par le biais des chaires et des
bourses d’étudiants : cette ressource
représente désormais 6 % du budget environ. L’internationalisation des programmes et des effectifs a permis une
évolution importante des revenus par
unité de produit.

monde, et n° 1 de l’avis des recruteurs,
notre fierté n’a eu d’égale que la difficulté
à faire relayer l’information dans les journaux français.

RM : Quel a été l’impact de votre
politique sur la notoriété de l’école et de
sa marque ?
P. Tapie : Pour une institution universitaire, et tout particulièrement pour une
business school, notoriété et valeur de
marque constituent des enjeux essentiels. La stature internationale de la
marque ESSEC, mesurée par diverses
modalités, a considérablement évolué,
par le nombre de citations presse, le
nombre d’articles scientifiques dans les
revues les plus difficiles, la place dans les
rankings mondiaux.
En 2011-2012, nos places dans les rankings
du Financial Times feraient de nombreux
envieux : au niveau mondial, Best Master
in Finance n° 2, Master of Science in Management n° 5, Top Business School for
Entrepreneurship n° 5, Executive Open
Programs n° 7 (figure 3).
Quand en 2008 le Wall Street Journal classait l’ESSEC MBA n° 7 des MBAs dans le

RM : Certains ont l’impression que
l’école n’est pas reconnue à sa juste
valeur…
P. Tapie : Les alumni accordent à juste
titre une grande importance à cette question. D’autres écoles bénéficient d’un
soutien politique beaucoup plus puissant
de leurs anciens élèves pour amplifier
une information.
De son statut de second national, elle est
devenue une des quelques institutions
françaises à être identifiée mondialement.
Les alumni se positionnent bien trop souvent par rapport à HEC. Il faut se réjouir des
succès de notre camarade sur la scène
internationale, et non en être jaloux ! Qu’un
nombre croissant d’institutions françaises
remarquables (INSEAD, HEC, X, ESSEC,
C e n t r a l e -S u p é l e c , S c i e n c e s P o )
deviennent légitimes comme lieux d’excellence sur la scène mondiale, cela doit
renforcer la destination France, plus qu’irriter ! En outre, sur la scène française,

En deuxième place du classement FT des Master en finance (figure 3 ).

quand on regarde l’évolution des citations
dans le Who’s Who, nous sommes l’institution qui a le plus progressé en dix ans
(+ 200 %, contre + 80 % HEC et + 10 % X),
grâce aux talents des alumni : il faut s’en
réjouir.
RM : Comment continuer d’améliorer
notre rang dans les classements ?
P. Tapie : En termes de notoriété, le
repositionnement complet du portefeuille de programmes en formation
initiale a eu rapidement des effets positifs sur les rankings et sur la bonne compréhension, par le monde extérieur, de
cette gamme de programmes. Il reste à
transformer l’essai.
Parmi les leviers de notoriété internationale, l’International Advisor y Board
mérite une place particulière. Composé
de hauts dirigeants venus du monde
entier, la qualité de ses membres nous a
permis quelques percées remarquables
dans certains pays, et ses réunions ont
été de grands moments d’expression
publique de l’ESSEC. Quand le Bill Gates
indien, fondateur d’INFOSYS et du secteur des services informatiques indiens,

N° 100 - juillet/août 2013

REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°100

Table des matières de la publication REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°100