REFLETS MAGAZINE - Revue d'information et de réflexion économique - n°100 - 51

Quand le Bill Gates
indien, Narayana Murthy, dit sa
très haute estime de notre école,
l'effet est considérable.

Narayana Mur thy, dit sa très haute
estime de notre école à Paris, Delhi ou
Singapour, devant plusieurs centaines
de personnes, l’effet est considérable.
L’implication du Groupe dans le développement de la problématique du leadership globalement responsable, avec
la création du Council for Business and
Society dont nous avons déjà parlé,
contribue largement à sa notoriété internationale.
RM : Les réussites sont nombreuses.
Pourtant, l’ESSEC n’a pas toujours
vécu dans un environnement
favorable…
P. Tapie : Seul parmi les dix meilleures
institutions universitaires françaises à
n’être ni public ni para-public, le Groupe
a parfois du mal à obtenir le droit d’exercer sa mission. Ces douze années ont été
une période d’intenses discussions avec
l’État pour simplement… faire notre
métier d’universitaire, c’est-à-dire délivrer des diplômes reconnus (en sus de
la grande école et du BBA). Cela n’est pas
nouveau, et depuis sa création en 1907,
l’histoire de l’ESSEC a été marquée par
les hauts et les bas de la relation entre
l’État et l’enseignement supérieur privé.
En avril 2002, Jack Lang signait un protocole d’accord avec les fédérations
FESIC et UDESCA qui reconnaissait la
participation de leurs établissements à
la mission de service public. En 2002
également, un arrêté établissait la possibilité théorique pour un établissement
privé de délivrer des diplômes nationaux

N° 100 - juillet/août 2013

de Master, arrêté que l’administration
appliquera très peu : le cas est célèbre
du Master de Management de l’immobilier, accrédité internationalement par
trois organismes différents comme
diplôme de l’ESSEC (qui en réalise 95 %
des enseignements), mais à qui on a
refusé même l a co -habilitation , le
diplôme étant conféré, aux yeux de la
France, par… l’IAE de Poitiers !
RM : Où en sont les liens du Groupe
avec le service public ?
P. Tapie : Après huit ans de négociations
dans lesquelles nous avons pris une
large part, en juillet 2010 un contrat était
signé entre l’ESSEC (et une cinquantaine
d’établissements privés) et l’État, qui
établissait la reconnaissance formelle
de sa mission de ser vice public. Ce
contrat déboucherait, quelques
semaines plus tard, sur la création de
l’école doctorale ESSEC - université de
Cergy-Pontoise, qui donne depuis le
droit à l’école de délivrer le doctorat,

sous son timbre, au nom de l’État français, étape historique de la reconnaissance universitaire publique de notre
institution. Le contrat s’inscrivait dans un
protocole d’accord prévoyant que les
augmentations de ressources publiques
pour la période 2008 à 2014 seraient
com pa r a b les da ns les i ns t i t u t ions
publiques et privées contractualisées.
Rien de cela n’a été mis en place, alors
que la ressource supplémentaire prévue
pour le Groupe aurait dû être de l’ordre
de + 7 M€/an en 2014 – de très grandes
ressources, donc.
Ces questions restent d’actualité : le
projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche, en débat au Parlement, contient à ce stade quelques
mesures défavorables aux établissements associatifs.
RM : Quels sont les défis pour demain ?
P. T a p i e : L e s j e u n e s d i p l ô m é s
connaissent leur talent. Compte tenu d’effets liés à la structure de l’économie fran-

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